Title | : | Le Quai de Ouistreham |
Author | : | |
Rating | : | |
ISBN | : | 2879296773 |
ISBN-10 | : | 9782879296777 |
Language | : | French |
Format Type | : | Paperback |
Number of Pages | : | 269 |
Publication | : | First published January 1, 2010 |
Awards | : | Prix Joseph Kessel (2010) |
Le Quai de Ouistreham Reviews
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Il est délicat d'émettre une note dissonante dans le flot de critiques laudatives que s'est attiré ce beau témoignage humaniste de la France d'en bas, qui souffre de la crise et de la précarité.
Je le concède volontiers : cette chronique de la misère sociale est émouvante. La démarche de cette grande journaliste est noble.
Pour autant j'avoue deux réticences
La première est littéraire. Le livre a un problème de rythme. Constitué d'une multiplicité de petites saynètes, certes attachantes et bien troussées, il n'avance pas.
La deuxième est méthodologique. Pour écrire son livre, Florence Aubenas est entrée dans la peau d'une chômeuse de longue durée en quête de petits boulots. L'embedment est au journalisme ce que l'Actor's studio est aux acteurs de cinéma. Pour autant il a ses limites. Même en se grimant, même en bidonnant son CV, même en s'installant pendant des mois dans une cité HLM sans charme, même en nettoyant les WC conchiés du ferry d'Ouistreham, Florence Aubenas ne sera jamais de la France d'en bas. Elle en partagera peut-être les affres, l'espace de quelques semaines ; mais elle n'en éprouvera jamais l'intime désespérance, l'absence entêtante de perspective.
Sa démarche du coup ne peut pas ne pas être artificielle. Comme Fabrizio Gatti, ce journaliste italien qui avait partagé le sort de réfugiés africains en route vers l'Eldorado européen, Florence Aubenas touche vite les limites de l'exercice. Quand elle postule à un emploi de femme de fin de ménage, elle n'est pas, elle ne peut pas être une chômeuse en fin de droit cherchant à décrocher un petit boulot pour remplir son frigo. Elle ne peut qu'être une journaliste - certes courageuse - qui aligne les expériences pour enrichir son livre de plusieurs épisodes pittoresques. -
Florence Aubenas, dans la lignée de Gunter Walraff et Tête de turc (peut-être pas le premier du lot, mais en tout le premier que j'ai lu il y a bien 15 ans) a écrit un roman sur son immersion dans une autre vie. Pendant six mois, elle a changé son identité sociale, est devenu une femme qui n'avait jamais travaillé, lâché après 20 ans de mariage par son mari, et isolée sur Caen, la ville de son "expérience".
Elle raconte donc sa vie de "femme de ménage", la précarité qu'elle expérimente, et surtout, elle décrit, dévoile, le quotidien des gens qu'elle fréquente.
C'est donc un long panorama de misère sociale et culturelle : des femmes qui doivent faire deux heures de trajets pour une heure payée au SMIC, des chefs médiocrement cruels, l'arrogance des "nantis" (ceux qui ont un vrai "travail"). Des choses dont on se doute plus ou moins, mais que sur 300 pages, on est forcé de le comprendre davantage.
C'est drôle de désespoir. ("Je m'empresse de rire de tout, de peur d'en pleurer", Beaumarchais).
C'est la france d'en bas, la vraie, qu'on imagine connaître, qu'on méprise facilement parce qu'ils regardent TF1 et lisent Voici.
C'est donc assez poignant, racontant une réalité de 2008 qui ne s'est de toute façon pas arrangée. C'est facile à lire, bien écrit (pour le genre). On est un peu placé dans une situation de voyeurisme, mais l'auteur s'en tient à une stricte neutralité narrative.
Et on peut lire ça en plaignant ces pauvres gens, et en se rassurant comme quoi, heureusement nous, on est dans la classe moyenne, au moins, on vaut mieux (et on aura mieux) que ça, toujours.
Hein que je suis pas en danger, que ça va pas m'arriver ? Que j'aurai toujours le choix de ne pas me laisser exploiter jusqu’à la lie ? Hein ? Hein ? -
(relecture)
En 2009, une journaliste décide de "tester la crise en vrai". Elle s'installe anonymement à Caen, région dévastée par les fermetures d'entreprises et le chômage, prête à accepter tout travail non spécialisé. Elle enchaîne les heures de nettoyages en dehors des heures de bureau, le décrassage des bungalows touristiques entre deux séjours et la remise au propre des ferries géants en une heure.
Qu'en penser ? J'avais subi un choc en lisant ce livre lors de sa sortie. Cette fois-ci, le récit me semble tristement banal : nous sommes habitués à la précarité de l'emploi. Ce n'est plus une surprise d'apprendre qu'un travailleur précaire court les heures le matin, le soir, le week-end sans jamais que ces heures forment un horaire complet. Que le cdi reste le saint-Graal. Que les heures de trajets ou de repos forcés ne sont pas payées. Que chercher du travail est un travail en soi et un stress permanent. Et qu'entre tout ça, conserver des rêves, des ambitions ou simplement la santé est compliqué.
C'est un récit bien écrit qui se lit facilement, remplit de personnages attachants. -
3,5/5
Un bon livre, qui permet de réaliser la difficulté de la vie de certains. J'ai beaucoup aime comment était décrite ces relations avec les autres. Un travail journalistique très intéressant et nécessaire pour réellement s'immerger dans ce milieu. -
Un récit incroyable par moment tant les situations décrites glacent le sang. Florence Aubenas réussi à ouvrir une fenêtre sur un milieu touché de plein fouet par la crise avec subtilité et humanité.
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Si contrairement à beaucoup, le rythme du livre ne m'a pas dérangée, ce récit me pose énormément de problème.
Cette démarche sois disant courageuse de la journaliste me fatigue. Une femme blanche et aisée va chez les pauvres voir qu'est ce que la vie de pauvre comme si on ne pouvait pas simplement écouter les personnes dans des situations précaires pour se rendre compte de l'insécurité de l'emploi en France en 2009. Des milliers de personnes en souffrance à qui parler, à qui faire raconter leur histoire et porter leur voix et à la place une femme qui décide de "partir à l'aventure". Cette journaliste ne sera jamais ces personnes précaires dont la vie dépend entièrement de contrats de vacation (contrats qu'elle prend à la place de personnes en ayant besoin pour survivre), son récit en ressort donc complètement faussé. Avec un arrière goût de classisme, de mépris et même de transphobie.
Personne n'avait besoin de ce récit et les personnes précaires n'ont pas besoin qu'on raconte leur histoire à leur place.
Ce récit sonne comme une escapade pour gens riches. Une petite larme au coin de l'œil en compassion pour le peuple avant de partir en vacances en avion.
Entendez la voix des concernées et arrêtez de leur faire de l'ombre avec vos aventures -
Malgré l'intérêt que j'ai porté au livre, et ma conviction que ce livre est important et nécessaire à sa manière, il était difficile pour moi d'oublier que Florence Aubenas allait pouvoir, à la suite de ce livre, reprendre son travail de journaliste, loin de cette précarité dans laquelle elle plonge provisoirement. Je ne lis pas le récit d'une femme précaire, et si elle s'est prêtée à son expérience de façon très "réelle", ça n'est pas réel pour autant, elle joue un rôle, même si elle le joue avec conviction. J'ai été touchée par les femmes gravitant autour d'elle, les Mimi, Françoise, Marguerite, et toutes les autres, avec leur bonté, leur bienveillance, leur courage. Juste pour elles, pour leurs récits, ce livre mérite d'être lu, j'espère d'ailleurs que c'est pour elle qu'il a été écrit.
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Excellent piece of devastating semi-undercover reportage about the unpromising but still highly revealing and fertile subject of precarious living at the bottom of the employment food chain in the modern, global financial crisis age.
What distinguishes this from the parallel category of poverty memoir (fairly established in English) is its emphasis on the 'personal' and intimate, but with an approach and tone that doesn't seek to jump on a soap box at every turn or grandstand about things 'macro' - policy, neo-liberalism (sic), etc.
It's also more interesting to me being that it's in France, where social care, unions and industry appear to have been less subject to ideological buffering (unlike the UK and US), making the deterioration of status and basic decency more pronounced. It's all there though: zero hours, tedious, infantilising state training and acclimatisation exercises (workshops on how to use a power hoover), the cost trap of mobility / transport vs work access and the nasty but utterly ubiquitous cutting of costs by sweating staff for longer without pay (those endless cases where a job is paid for two hours, but it takes three hours to finish it to the employer's own standard, and you're travelling an hour and a half to get to it).
None of it is that unfamiliar to me and it's perhaps not quite the 'revelation' that it was described to be in the French press, but it's still great - and the fact of it happening in the landscape of another jaded, once prosperous part of France (and pretty similar to the British South Coast in spirit), makes it all the more interesting.
Amid all the exhaustion and rudderlessness, the humanity is still there, but it's brittle and temporal - people disappear, are moved on, get pregnant and vanish. Meanwhile, there's a familiar army of egregious little Nazis in minor positions of authority, including several appalling public sector and outsourced official types - the kind that tells a room of forced attendees that 60% of you will fail as you've seen this before and doubtless someone will arrive late and blame the bus (the teacher who greets you with 'Good Afternoon' when you're five minutes late in the morning...him. He never changes).
Great work, all told - and a category/genre that Aubenas is the absolute master of. As a methodology, it's so impressive. Highly recommended. -
3.5 / J’ai trouvé ce livre intéressant, et pas seulement à cause du témoignage de Florence Aubenas sur les conditions de vie des demandeurs d’emploi en temps de crise. C’était intéressant de se plonger dans cette manière de faire du journalisme. C’est un bon exemple d’observation participante, méthode qui certes a ses problèmes mais aussi ses qualités.
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J’ai mis une étoile mais en vrai c’est 0.
Pourquoi on m’oblige à lire un livre sur le chômage si je veux pas?
J’ai continué à lire, ou plutôt survoler, ce livre juste pour lui mettre 0 étoile après.
Seule motivation. -
L'auteur se fait passer pour une chômeuse, sortie d'une longue relation avec un homme qui l'entretenait qui se présente à Pôle Emploi avec un Bac pour tout bagage. On l'oriente rapidement vers le nettoyage. Le livre est une plongée dans le monde de ces travailleurs précaires qui cherchent de-ci de-là, tantôt de très bonne heure avant l'ouverture, tantôt tard le soir les heures de ménage suffisantes pour boucler les fins de mois. Le CDI est un rêve inaccessible.
Florence Aubenas nous balade d'un bout à l'autre de Caen, décrite comme une ancienne ville industrielle où les industries ont finies par fermer pour être délocalisée, tarissant la source des emplois non-qualifiés, dans un tourbillon de vacations, d'"heures", de temps partiels où il faut parfois se déplacer pendant des heures pour toucher ses 9 euros pour une heure de ménage.
C'est peut-être voulu, mais ce tourbillon, juxtaposition de scènes et de rencontres mises bout à bout nous perd peu à peu. Nous avons également la tête qui tourne au moment où elle se fait enfin promettre le CDI libérateur (quelle refuse afin de laisser la place libre pour quelqu'un qui en a vraiment besoin). -
No es la primera vez que un periodista decide vivir en carne propia la problemática que desea investigar. Ya lo hizo Günter Wallraff en Cabeza de Turco disfrazándose de inmigrante árabe y buscando trabajo en fábricas alemanas.
La belga Florence Aubenas no tuvo que llegar tan lejos para buscar trabajo como empleada de limpieza en un edificio de oficinas o en un transbordador. El muelle de Ouistreham nos relata la problemática que cualquier persona con pocas o nulas posibilidades de incorporarse al mercado laboral tiene que sufrir para conseguir un trabajo digno.
Te hace reflexionar sobre el papel que tiene el resto de la sociedad para con estas personas que por diferentes razones -personales o sociales- no pueden mantener un nivel de vida que les permita realizarse como personas. ¿Por qué el Estado del Bienestar no ha funcionado para ellos?. ¿Dónde quedó la igualdad social?. -
Florence Aubenas has worked as a journalist for Libération, Le Nouvel Observateur and Le Monde. Along with her her Iraqi guide Hussein Hanoun, she was released on June 11, 2005 after being held for 5 months as a hostage in Iraq. She is often described as a grand reporter which roughly translates and 'special correspondent' or a journalist who looks at issues more deeply.
At the time of the financial crisis in 2009, she decided to try to find work in a town with which she had no previous attachment and to try and understand how the crisis was hurting those whose life was most precarious.
She chose Caen and travelled there to seek unskilled employment. Keeping her own name, she rented somewhere to live and cut herself off completely from her normal way of life.
The book recounts her trials in searching for work and describe the lives of some of the people she meets and how she is at the bottom of the pile. There is Victoria who has worked as a cleaner all her life and was at one time active in the union. A time when the unions still had some influence. And Philip who searches for employment but is told that he has to phone a number – he explains that his phone has been cut off, and without work he can't afford to have it reconnected.
But this is more than a story about the financial crisis. It's also one about how fellow human beings are treated in the land of egality and fraternity. We see Florence, working as a cleaner, being blanked when she says good morning to people, as if she were invisible. We learn how deep gender stereotyping still goes. Men are never asked to clean the toilets. Rarely a break. Losing hours travelling, well, it’s normal. Being told to redo menial tasks because they haven’t done them to the standard required. Yet her fellow workers so often just accept their powerlessness.
What Florence Aubanas uncovers is incredibly shocking – the bullying, the humiliation, the forced working of extra hours each shift, the acceptance of their lot and the decline of industry that took away the power of the unions. Those attending the Job Centre weren’t really able to look for work – only “hours“. And no tea breaks! She has said that she came to admire the everyday courage of her fellow workers.
However, I found reading this book tiresome. Firstly, It was like turning the pages of a sociological case study. There would’ve been a time when I found such a study fascinating. I remember the excitement I had when first studying sociology, finding out how we as a society ticked, or didn't! Later, after some years teaching the subject, I found myself no longer as interested as I was. Secondly, many times in the past, I've been without money and happy to take any manual work that would cover my living costs. So, much of that which Florence investigates is not really new to me. Thirdly, others have covered the ground in far more original ways – for example, the films of Ken Loach or George Orwell's Down and Out in Paris and London.
For these reasons, I didn't love this book. I really wanted to like it because it deals with very crucial issues, issues which need urgently addressing. And Florence Aubenas is an extraordinary and remarkable journalist. I just found much of it boring.
And I wanted some solutions. Just how do we change things? Some may argue that such questions are not for the journalist. I'm not sure. Look at the writings of Paul Mason, George Monbiot and Polly Toynbee. They manage to report and comment on society from clear left of centre perspectives. Who else is going to speak for 'les gens au font de la casserole' (those at the bottom of the pot)? -
J'ai lu ce livre dans le cadre de mes études sur le thème du travail.
Je remercie mes professeurs de m'avoir fait découvrir ce livre qui est un témoignage fort intéressant. Effectivement, Aubenas qui est une journaliste va mener une enquête d'investigation : trouver un CDI en temps de crise (2008) quand vous n'avez que le BAC en poche.
A ce moment-là, j'étais assez jeune pour prendre conscience des répercussions de la société sur tout le monde, ce livre m'a permis donc de prendre conscience des fortes répercussions sur l'emploi et l'économie.
J'ai été choquée par certaines situations, j'ai été ébahie face à des remarques, des situations carrément inhumaines. Le comble est que ce n'est que vérité dans ce témoignage digne d'un carnet de bord.
Concernant l'écriture, on ressent l'écriture journalistique typique du métier initial de l'auteure, cela reste très compréhensible pour n'importe qui. Pour la structure du livre, je n'ai pas eu l'impression d'avoir un plan défini mais plutôt un plan thématique pour évoquer quelques scènes, ce qui explique les prolepses que nous avons. En revanche, je trouve les titres des chapitres intéressants et choc pour marquer les esprits ou l'intrigue. C'est là que nous avons une autre preuve de l'écriture journalistique de l'auteure.
Pour l'intrigue, l'auteure nous dresse un "pacte autobiographique" en quelque sorte au départ pour dire que tout est vrai et que les noms ont été changés. Tout est que crédibilité et cohérence entre les sentiments de la narratrice et la réalité, je trouve que notre narratrice/héroïne/auteure est courageuse de s'être lancée dans cette aventure pour dénoncer quelques travers de la société et mettre en valeur le métier de femme de ménage.
Ce témoignage nous pousse aussi à réfléchir sur la notion de travail, sur les conditions de travail même sans nous influencer puisque Aubenas ne relate juste des faits, des propos qu'elle a entendus ou des actions qu'elle a faites.
C'est pourquoi l'immersion est totalement réussie, on prend la place de la narratrice et on ressent ce qu'elle ressent.
Pour conclure, Aubenas réussit parfaitement à travers son témoignage à nous faire réfléchir et à nous faire prendre conscience des conditions de travail, la difficulté de trouver un emploi grâce à la simplicité de ce livre. Vous lisez en fait un reportage. Je ne peux que vous recommander. -
En 2009, alors que la crise des subprimes de 2008 contamine le marché de l'emploi (aka : c'est la dèche), la journaliste Florence Aubenas tente une expérience : elle prétend être au chômage, n'avoir qu'un bac en poche et part à Caen chercher du travail - anonymement bien sûr (en réalité elle utilisera son vrai nom mais aux quelques personnes qui évoqueront sa véritable identité de journaliste, elle assurera qu'il s'agit d'un homonyme). Elle se promet d'y rester jusqu'à ce qu'on lui offre un CDI. Elle raconte, les rendez-vous chez Pôle Emploi, les offres qui ne sont que des 'heures', par ci par là, la tentation de tout accepter, le trajet en voiture qui dure plus longtemps que la mission, etc.
Je commence par le négatif. Ce livre m'a un peu mise mal à l'aise, par son côté voyeuriste : en plus de son expérience de recherche d'emploi, elle raconte aussi les gens qui partagent (et ceux-là pas par choix) son sort (pour elle temporaire). Et malheureusement on échappe pas aux clichés, de la passion pour les samedis au supermarché, aux courses aux promos... J'ai aussi eu parfois l'impression qu'Aubenas forçait un peu le trait (donc moyen niveau authenticité), alors qu'en même temps les dialogues étaient parfois irréalistes. Voyez plutôt : 'Quand il a fini, il propose : "Et si je retournais à l'hyper prendre une pizza surgelée ? Une de grande marque ? On irait la manger chez moi. Ce serait une bonne journée, non ?'
Qui s'exprime comme ça ? Je veux dire, MÊME à Caen ?
D'un autre côté, j'ai bien aimé le récit de la France post-industrielle, les évocations des syndicats et de leurs batailles internes. Le style est impeccable. C' est le deuxième livre de journaliste que je lis d'affilée et je trouve assez addictive la précision de cette écriture. -
Florence aubenas se met dans la peau d une chômeuse longue durée à Caen, petite ville où elle pourra mener son expérience de façon plus anonyme.
De petits boulots en petits boulots, de rencontres, elle nous décrit sa vie, la vie des invisibles, des métiers dont on a besoin mais qui ne sont pas mis en valeur..
Là où chaque sou est compté, là où ne pas avoir une voiture n est même pas un frein mais une condition sine quanone pour avoir une vie professionnelle, là où les loisirs s arrêtent au jardiland le dimanche car c'est accessible en bus.
On est touchés par ces récits de vie de personne que la crise ébranle.
Florence aubenas entame certes une démarche engageante mais qq peu artificielle.. Puisqu elle au contraire de ces gens, la crise ne la prend par le cou, elle ne se demande pas à chaque fin de mois si elle aura assez pour tous les a cotés.
Mais la lumière sur ces personnes est importante pour que les choses changent.. -
J’ai dû lire ce livre pour mon partiel en sociologie de travail que j’ai à la rentrée, donc je m’y suis pas autant mise que pour un roman que je veux vraiment lire.
Malgré tout c’est un livre à la première personne, très intéressant. Florence Aubenas nous raconte son vécu relativement précaire dans une société de plein chômage.
Il permet de découvrir ce que c’est une société en crise économique, donc salariale, et comment les individus s’en sortent.
Après la dynamique du livre est répétitive et nous entraîne dans une certaine monotonie on va dire, aussi j’ai eu du mal à retenir tous les noms des personnages plus secondaires.
Une bonne découverte que je conseille si vous êtes curieux des sociétés en crises et des solutions mises en places par les travailleurs dans le but de « survivre » à ce chômage. -
Il agit du récit d'une journaliste de 48 ans qui s'inscrit chez Pôle emploi en tant que simplement titulaire du bac et tente de trouver du travail en tant qu'agent d'entretien à Caen. Il est très intéressant de voir à quelles difficultés elle se retrouve confrontée et l'agressivité de l'environnement dans lequel elle évolue. Un reportage qui aide à relativiser son propre parcours de vie et à prendre conscience des difficultés réelles du monde du travail en période de crise de l'emploi (2010) pour les catégories de population les moins diplômées.
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Finalement je pense que la situation a peu changé depuis 2009. Quand j'entends les femmes de ménage de mon lieu de travail discuter entre elles et se plaindre du temps chronométré qui leur est attribué pour chaque bâtiment, ou qui réclament plus d'heures dans leur contrat ... une lecture instructive, qui me donne un regard nouveau sur Ouistreham et la région de Caen, où je suis née et ai vécu mes 22 premières années de vie. Le tout accompagné d'une plume très agréable, avec une manière vraiment personnelle de relater cette expérience, mais sans rentrer à aucun moment dans le pathos. A lire.
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Je dirais peut-être plus 3,5. C'est un livre très poignant qui expose l'injustice et les difficultés des situations précaires. Mais en même temps, j'avais toujours dans un coin de la tête le savoir que pour l'auteur, ce n'était qu'une situation temporaire qui allait tôt ou tard se terminer et elle retournerait à son travail officiel de journaliste. Cela enlève peut-être un peu à l'impact de ce livre.
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Un grand reportage courageux dans une France presque toujours ignorée, et quand elle ne l’est pas c’est pour être méprisée par les hiérarques macronistes. Comme toujours Florence Aubenas fait preuve d’une réelle empathie envers les gens qu’elle croise. Ce qui manque un peu, de mon point de vue, ce sont quelques données chiffrées qui permettraient de réaliser encore plus concrètement la violence de cette précarité.
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This book was so interesting and eye opening. She makes invisible people visible and shows how work can become in period of crisis. She is so neutral in her tone, she never really gives her opinion. I thought it was a problem at first, but you understand that this book is not about her, it’s about a woman she could be, all of them trying to survive in hard work. This book is important.
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Ce livre m'a ouvert les yeux sur la vie des pauvres de paris, en effet, je ne pensais pas que les sdf vivaient comme ça. Je les pensais dans la rue sans abris, mais pas telles des personnes de ménage. Ce sont des esclaves modernes car ils ne sont payés que très peu pour les heures faites et parfois, ils ne sont même pas rémunérés.
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Très bonne lecture. Un style différent de ce que j'ai l'habitude de lire mais toutefois très intéressant. Une enquête bien menée qui nous plonge dans le chômage, la précarité, l'enfer de l'administration et de pole emploi ainsi que les conditions de travail très dures des femmes de ménages.
16/20 -
Florence Aubenas s'est mise dans la peau des véritables victimes de la crise économique : ces milliers de personnes qui vivent dans une complete précarité. On partage la dureté de leur quotidien, et la simplicité de leur ambition : un CDI et une situation stable. Lecture essentielle.