Title | : | La Maternité symbolique |
Author | : | |
Rating | : | |
ISBN | : | 2226448993 |
ISBN-10 | : | 9782226448996 |
Language | : | French |
Format Type | : | Paperback |
Number of Pages | : | 352 |
Publication | : | Published September 30, 2020 |
Si, dans les années 1970, on a pu croire que l’accès des femmes à la maitrise de leur fécondité allait permettre de vivre enfin la libre maternité, il a fallu déchanter. Les techniques de procréation artificielle ont repris le contrôle du corps des femmes, réactivant la hantise de la stérilité tout stigmatisant les femmes qui n’ont pas d’enfants.
Des cultes aux déesses mères à la maïeutique Socratique en passant par Thérèse d’Avila, Jeanne Guyon ou, plus près de nous la Mère d’Auroville, Niki de Saint Phalle, l’éco-féminisme et les Chamanes, Marie-Jo Bonnet ouvre le débat en démontrant que la maternité symbolique fait partie de l’expérience universelle. Elle est la fois une alternative à la maternité obligatoire et un moyen d’exprimer son élan créateur, qu’il soit mystique, artistique ou guérisseur.
La Maternité symbolique Reviews
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3,5⭐️ J’avais commencé à lire ce livre il y a plus de deux ans mais ces mots ne faisaient pas encore sens pour moi. Aujourd’hui je ne peux que saisir sa portée et conseiller sa lecture.
Ce livre propose des réflexions nouvelles sur des sujets sociétaires qu’on aborde toujours de façon binaire. En tête de liste : la PMA. Alors que les femmes se réappropriaient leur corps, la science a de nouveau réduit les femmes à la maternité biologique. Je pensais très sincèrement que nous progressions et ce livre m’a fait prendre conscience de l’emprise de l’état, et de l’économie du corps féminin. La manipulation sociétaire qui se veut garante de notre bien pour, en réalité, continuer à instaurer un rapport de force et une inégalité de droits entre homme et femme.
Honnêtement je m’attendais à aborder la notion de maternité sous deux aspects : biologique et artistique. Mais c’est bien au-delà de ça, c’est la notion de spiritualité (et l’autrice commence son livre avec justesse en abordant la maternité dans la religion!), de connaissance et de partage entre femmes.
Cependant, la lecture de ce livre n’est pas toujours aisée : parfois l’autrice fait des liens entre deux phénomènes sans explication au lecteur. D’autres fois la lecture est assez longue et fastidieuse, l’autrice parle de son propre vécu ce qui permet d’exemplifier son essai ou juste de l’alourdir inutilement.
Dans tous les cas, ce livre propose vraiment un nouveau point de vue qui mérite d’être lu et discuté ! -
Un livre à l'intérêt inégal sur l'injonction à la maternité et la nécessité de valoriser la transmission féminine basée sur autre chose que le biologique. Je suis on ne peut plus d'accord avec cette thèse centrale, et le livre ne manque pas d'intérêt à bien des égards. J'ai apprécié l'analyse historique qui démontre notamment comment le christianisme a occulté la figure féminine au profit de la figure “patriarcale” masculine. La partie la plus intéressante selon moi est celle se penchant sur les implications morales et sociétales de la PMA. Cela m'a vraiment fait réfléchir et envisager ce sujet sous un autre jour, et un livre qui permet d'affiner sa compréhension et de se sortir d'une vision binaire sur un sujet sociétal aussi important vaudra toujours la peine d'être lu. Il y a un certains nombres d'idées ici et là dans le livre qui poussent à la réflexion et il est clair que l'auteure connaît bien son sujet et fait preuve d'une érudition admirable.
Ce que j'ai moins aimé (et même si je comprends bien que toute cette partie est nécessaire afin d'éclaircir le train de pensée de l'auteure) sont les passages se focalisant sur ses souvenirs de jeunesse au sein du MLF et sur son évolution spirituelle lors de cette période. Les descriptions de séances de méditation hippies non mixtes, de réunions de “sorcières”, de psychanalyse expérimentale, de rêves prémonitoires, le tout saupoudré de poèmes de sa “mère spirituelle” tellement sans queue ni tête qu'ils semblent écrits ironiquement, semblent tout droit sortis d'une parodie sur les années 70. Je comprends bien que l'auteure parle juste de son parcours et que cela est pertinent car l'influence de ces années formatrices est fondamentale dans la formation de sa pensée, mais on ne peut pas dire que j'aie particulièrement adhéré à toutes ces considérations mystiques. Ces passages du livre ont nettement moins soutenu mon attention.
Par ailleurs, des passages très longs, “secs” et théoriques sur la symbolique de la mère ont également mis ma capacité d'attention à rude épreuve. J'ai dû passer une heure à lire le court chapitre “Les mères de nous toutes”, relisant les mêmes phrases encore et encore, tant il n'arrivait pas à capter mon attention.
Mais malgré tout, le message délivré dans ce livre est important, j'y souscris entièrement et la réflexion qui y est délivrée aura permis d'aiguiser ma pensée sur le sujet de la maternité et de la place des femmes dans l'histoire et dans la société actuelle. -
La revendication de la non-maternité est vieille comme le monde, il y a toujours eu des femmes qui en leur for intérieur ont refusé cette injonction en prenant la tangente, en devenant artistes ou religieuses choisissant la spiritualité, voire le mysticisme, ce qui leur permettait de se consacrer à une vie spirituelle, seule condition où c'était toléré. Certaines ont d'ailleurs produit et laissé une oeuvre considérable : MJB explore le destin de quelques-unes dans la première partie de l'ouvrage. Jeanne d'Arc, elle, autre mystique, refusante de ce rôle dévolu aux femmes, prit les armes, ces outils réservés aux hommes, on sait ce qu'il lui en coûta. En 1949 est publiée une oeuvre majeure qui va faire scandale en même temps qu'un succès de librairie : dans Le deuxième sexe, Simone de Beauvoir refuse le rôle biologique de la maternité pour des raisons philosophiques, au motif que ce n'était pas une activité mais une fonction naturelle. Dans Les mémoires d'une jeune fille rangée, premier tome de ses mémoires, elle rêvait d' "être sa propre cause et sa propre fin". Simone de Beauvoir considère n'avoir pas à subir passivement son destin biologique. Même si on peut discuter cette position (les femmes qui ont des enfants font des choix, elles ne subissent pas forcément leur destin biologique, au moins en certains rares pays avancés socialement), je suis et reste personnellement beauvoirienne, marquée sans doute par la lecture jeune, de cette oeuvre, révolutionnaire au moment où elle fut publiée.
Les femmes du MLF (Mouvement de Libération des Femmes) des années 68 - 70, inventèrent le slogan révolutionnaire "Un enfant, si je veux, quand je veux". Ce qui fit écrire par Christine Delphy, elle aussi partie prenante du mouvement : " La radicalité du si je veux, était très tempérée par le quand je veux". Hélas. A force de happenings, de manifestations, elles obtiennent la contraception (aux forceps, les décrets d'application traîneront quatre ans, les hommes ne lâchant pas comme cela leur statut de propriétaires de la fécondité des femmes), et surtout l'avortement. Les seventies, années effervescentes, créatives, joyeuses et productives en matière de droit des femmes laissent la place aux années 80, et comme écrit Marie-Jo Bonnet (MJB), backlash, retour en arrière !
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Grande déception. Je n'ai pas trouvé dans ce livre ce que j'attendais sur la maternité symbolique ou si peu. Le titre était pourtant prometteur mais n'est en fait qu'un prétexte pour ne quasiment traiter que de maternité biologique. Les quelques passages qui traitent enfin de maternité symbolique ne sont pas assez nombreux ou développés pour répondre à mes attentes ou rattraper mon opinion.
Entre son histoire personnelle au cours de "l'âge d'or du féminisme au sein du MLF" trahie par la nouvelle génération, des pans entiers sur l'histoire religieuse, l'incendie de Notre-Dame, la majorité de ma lecture s'est accompagné de "Mais pourquoi elle parle de cela ici ?" Cela vient peut-être de moi qui n'ai pas les références ?
Certaines prise de positions sur le mariage pour tous ou la PMA pour toutes (pas question de GPA pour moi ici) ou même la PMA pour les femmes hétérosexuelles qui font face à de vrais problèmes d'infertilité m'ébahissent. Lutter contre une injonction, ce n'est pas limite créer l'injonction contraire. Quant à la filiation maternelle qui ne se ferait que par le sang, par la grossesse, on est pour moi en pleine contradiction surtout quand l'autrice n'a de cesse de nous parler des mères spirituelles qu'elle s'est choisie. Je peux entendre ľargument pour lutter contre la GPA mais quid de ľadoption alors ?
Non vraiment, le titre est mal choisi.