La Clé USB by Jean-Philippe Toussaint


La Clé USB
Title : La Clé USB
Author :
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ISBN : 2707345598
ISBN-10 : 9782707345592
Language : French
Format Type : Paperback
Number of Pages : 191
Publication : First published September 5, 2019

Lorsqu’on travaille à la Commission européenne dans une unité de prospective qui s’intéresse aux technologies du futur et aux questions de cybersécurité, que ressent-on quand on est approché par des lobbyistes ? Que se passe-t-il quand, dans une clé USB qui ne nous est pas destinée, on découvre des documents qui nous font soupçonner l’existence d’une porte dérobée dans une machine produite par une société chinoise basée à Dalian ? N’est-on pas tenté de quitter son bureau à Bruxelles et d’aller voir soi-même, en Chine, sur le terrain ?


La Clé USB Reviews


  • Christophe

    Cela faisait très longtemps que je n'avais pas lu un livre aussi mauvais. Il est mal écrit et consiste en une juxtaposition sans cohérence de séquences sans aucune crédibilité et de thèmes qui pourraient être traités avec profondeur mais qui ne sont jamais développés.

  • Jongorenard

    Roman en trompe-l’œil dans lequel Jean-Philippe Toussaint s’amuse à brouiller les pistes, "La clé USB" n’en est pas moins un récit prenant porté par une très belle écriture. Le roman commence avec des pages très informées, très documentées et une écriture très technique et institutionnelle. On entend parler de prospective stratégique, de blockchain, de backdoor, de cryptomonnaies. On sent que Toussaint a fouillé le sujet. Jean Detrez, le narrateur, travaille à la Commission européenne dans une unité de prospective et s’intéresse aux scénarios du futur et à leurs technologies. Il va être approché par des lobbyistes, des hommes mystérieux portant des noms amusants qui font penser à Tintin. Le roman bifurque alors vers le roman noir ou le roman d’espionnage avec lequel Toussaint s’amuse beaucoup. Jean Detrez se méfie des lobbyistes, mais il va avoir l’occasion de mettre la main sur une clé USB laissée par l’un d’eux, volontairement ou non. Dans cette clé USB, il va découvrir des fichiers, des éléments qu’il va essayer de décoder. On ne comprend pas toujours bien où Toussaint veut nous emmener, par exemple avec cette visite d’usine en Chine pour vérifier si il y une backdoor dans les machines de minage. Mais on se laisse porter, confiant dans l’écriture de l’écrivain. Et puis il y a une nouvelle bifurcation, un tournant difficile à anticiper dans la troisième partie, une dérive audacieuse vers l’intime. Je n’en dirai pas plus pour ne pas divulgâcher le plaisir des lecteurs. Disons simplement que Toussaint a brouillé les pistes, que tous ces éléments très documentés d’institutions, d’espionnage ou de technologies cachent autre chose. Ce faisant, l’écrivain réussit d’ailleurs quelque chose de très difficile, il perd parfois son lecteur sans que ce dernier décroche, il l’égare sans toucher à la cohérence du récit. L’incursion dans le roman d’espionnage, avec lequel Toussaint joue, est bien menée, ponctuée par des phrases du genre "L’avion s’envolait pour Pékin, et j’avais le sentiment de me jeter dans la gueule du loup". Toussaint s’amuse beaucoup, mais il y a aussi de la virtuosité d’écriture comme la scène de l’appel téléphonique entre le narrateur et son ex-femme avec qui il est en très mauvais terme. Toussaint nous livre deux pages de lecture réjouissante. L’humour n’est pas absent non plus avec la scène incroyable des cintres dans l’hôtel chinois ou celle de la main voleuse dans les toilettes. Et puis, il y a cette fin très poignante, cette incursion dans l’intime du narrateur (et de l’auteur), une troisième partie inattendue, difficile à prévoir même si Toussaint a semé quelques indices en début de roman pour signaler au lecteur qu’un univers plus intime serait exploré, par exemple avec des réflexions personnelles du narrateur sur l’avenir, sur l’inquiétude des hommes face à l’avenir. "J’étais devenu un expert de l’avenir, mais de l’avenir de l’alimentation, de l’avenir de l’OTAN — de l’avenir du monde, jamais de mon propre avenir". Toutes ces parties plus intimes du roman sont très belles, lyriques sans excès. C’est une banalité de dire cela, mais les récits sont nourris par la réalité, par ce qui arrive dans la vie des auteurs, et un événement lié au père de Toussaint a probablement déclenché l’écriture de "La clé USB". Bref, un faux livre d’espionnage, mais un vrai beau roman bien mené avec des clés (pas USB) à déchiffrer.

  • Paméla

    Qu’est-ce qu’une chute libre d’eurocrate ? Oh, pas grand-chose, à peine un frémissement, poli, contenu, stupéfait, résigné. De cet état minimum, et avec une simple clé USB, délicieusement déjà obsolète, Jean-Philippe Toussaint vient de faire un thriller cyberpolitique haletant, mais certainement pas pour les raisons que les lecteurs de John Le Carré s’imaginent. Comment a-t-il fait ? Et d’abord, un roman sur fond de nouvelles technologies et de Commission européenne, aux éditions de Minuit ? il devait y avoir un truc. Et la dernière partie vous le dévoile, oui, ce « truc ».
    Le narrateur, chef d’une unité de prospective à la Commission européenne (ne partez pas, c’est fait exprès) nous raconte comment, approché par des lobbyistes, il s’est retrouvé en Chine quasi clandestinement, à tenter de comprendre le minage de bitcoins et les perspectives de la blockchain, le tout savamment expliqué aux plus nuls dont on perçoit légèrement que notre bon narrateur expert en ferait bien un peu partie, dans un grand bluff généralisé où l’on se doit de comprendre et appliquer – du moins de mourir plutôt que d’avouer n’en avoir aucune envie – à l’échelle d’un continent des sciences folles qui mutent de mois en mois.
    Dans le récit saccadé, obstiné de cette aventure de 190 pages, rien ne se consomme impunément. À la frénésie qui semble inévitable, la tournure inquiétante, la vitesse que prennent les événements, Jean-Philippe Toussaint oppose une densité non négociable, parfaitement claire et sobre, mais truffée des détails les plus anodins de notre vie technologique, sans aucun transport, sans parti pris féroce, une simple démonstration pratiquement exhaustive du quotidien d’un haut fonctionnaire, dont la toute dernière partie finit d’achever, le terme est choisi, le tableau.

    C'est un roman tout à fait feutré, étouffé. J'adore lorsque la forme se coule exactement sur le contenu. Il a réussi à forger un style d'ascenseur d'hôtel chinois interdisant la connexion internet, et de MacBook de deux générations de retard, sans jamais que nous, nous décrochions. C'est le sentiment diffus de tout utilisateur de tech lambda, même hautement qualifié, qui a appris et intégré la pondération, l'endurance et le lisse parfait à opposer à toute difficulté apparente, et ne se laisse pas facilement décontenancer par une nouvelle évolution de son matériel, mais enfin, finit par fatiguer, à la longue, sur cette autoroute sans fin où il semble ne jamais vraiment réussir à obtenir le permis. De l'Europe, évidemment, il sera sans cesse question, et de sa juste place dans cette course à l'armement, et toujours avec finesse, il s'agira ici de savoir si vous arriverez à l'heure pour les soins palliatifs, si vous passerez ou non à côté de l'essentiel.

    Et c’est absolument réjouissant comme, sans fioritures et sans posture, n’ayant nul besoin de la satire mais avec les termes exacts et pesés (quel plaisir de croiser « faconde », ou « impétueux », là où rien d’autre n’aurait pu convenir), nous sommes souffle court, à tenter de comprendre ce qui se trame, pour finir par jubiler, lorsque « rien » devient une réponse non pas désolée et désabusée, mais le givre blanc, définitif, qui recouvre brutalement la Plaine finale de Bruxelles, et son personnage hébété. Il fallait enfin, grâce à un romancier infiltré et doué, que l’on comprenne tout, de ces nouvelles technologies. Qu’on les résume. Qu’on en vienne par nous-mêmes, grâce au refus inspiré de Toussaint d’intervenir dans notre pérégrination, à prendre ces vessies pour ce qu’elles sont. Et ce qu'elles nous font.

  • Romain

    J’ai pris beaucoup de plaisir à retrouver
    JEAN-PHILIPPE TOUSSAINT après toutes ces années – ma dernière lecture remonte au très bon
    La Télévision en 2013. Son écriture est toujours aussi agréable, du pur style Minuit, un comparse d’
    ECHENOZ. Ils ont un style similaire fait de ce minimalisme – peut-être moins flagrant chez
    TOUSSAINT – qui caractérise la maison d’édition à l’étoile et d’une dose d’humour. Autre similarité entre les deux auteurs l’univers du polar ou de l’espionnage, qui est très présent chez ECHENOZ depuis ses débuts et qui est de retour dans ses derniers romans
    Envoyée spéciale et
    Vie de Gérard Fulmard, et qui sous-tend l’intrigue de ce dernier opus de Toussaint. J’utilise le terme avec prudence car il ne s’agit pas d’un polar, mais d’un livre qui se situe dans l’univers des romans d’espionnage.

    Ici le prétexte est la technologie puisque le personnage principal est un spécialiste qui travaille pour la commission européenne en tant qu’expert dans le domaine de la prospective.

    > La prospective, considéré comme une science de “l’homme à venir” par son créateur Gaston Berger, vise, par une approche rationnelle et holistique, à préparer le futur de l’être humain.

    — Wikipedia

    Il s’intéresse plus spécialement aux technologies de l’information – l’informatique pour le dire plus simplement – et la technologie qu’il étudie et la (ou le) blockchain et ses potentielles applications dont l’une des principales actuellement est le minage de bitcoins – enfin ça c’était avant le dernier crack boursier. Si cette thématique technique est abordée, n’ayez crainte il ne s’agit pas d’un livre technique à la manière de ce que peux faire
    AURÉLIEN BELLANGER, mais avant tout d’un roman. L’intrigue du roman d’espionnage fonctionne particulièrement bien puisqu’elle créée un suspense qui, mêlé à ce style plein de charme que j’ai évoqué plus haut, rend la lecture vraiment très agréable.

    Tout ceci est vrai pour les 2/3 du roman. La dernière partie est moins réussie, on dirait qu’il n’a pas trouvé une fin raccord avec le reste de l’histoire. Il s’agit là d’un tout petit bémol car ce roman est globalement une réussite.


    https://www.aubonroman.com/2020/03/la...

  • Florence Renouard

    Même pour la meilleure des technologies, l'avenir a encore sa part de mystère... Intelligent et haletant

  • Sandrine

    Fort decevant, je m attendais a un polar tech et je me trouve embarque dans les aventures d un technocrate europeen erudit en bitcoin courtise par les chinois. Comme si le sujet n etait pas assez interessant, Dubois soupoudre un peu de drame personnel et echec professionnel.

  • Barbara Heckendorn

    A very interesting book that at the same time stirs up fears but also underlines personal thoughts.
    Jean Detrez works at the European Commission, which is tasked with preparing a feasibility study on European blockchain technology, which should ensure independence from China and the USA in the future.
    Basically, he has something against lobbyists, but, at first for fun, he allows himself to be invited by two lobbyists without making any promises or signing anything, as he keeps emphasizing. At a meeting in a bar, he discovers a USB stick, which is the beginning of his personal misfortune.
    He has to realize that almost a million euros paid to Bulgaria went into the pockets of a Chinese bitcoin company. Of course, that is not possible at all, since the EU does not want to join forces with China. Instead of discussing this with colleagues or superiors, he investigates on his own. He has received an invitation to Japan to give a guest lecture there. So he decides to leave two days early and make a stopover in China to see what's going on there. His worst fears are soon confirmed and to make matters worse, his laptop is stolen, on which his presentation for Japan is on it. He arrives in Japan with a very bad conscience, cannot give his lecture and only because his father is dying can he leave Japan again without much loss of face.
    What fascinated me most is that all the concerns I have about cybercrime are addressed in this book and in no way diminished. Jean-Philippe Toussaint writes ironically and humorously, but the uneasiness about the content still leaves many questions unanswered that will probably never be clarified for the public.

  • Anne

    Un roman totalement déstabilisant ...tout d’abord par le thème des blockchains, des mineurs ( informatiques et non de Zola), du hachage, des lobbyistes influents les marchés de la Commission Européenne : il m’a fallut me plonger dans des recherches pour comprendre un tout petit peu le fonctionnement de ce monde occulte mais pourtant si actifs sur notre économie...
    Je me suis laissée happer par l’intrigue de ce héros aux mains nues en quête d’aventures .... jusqu’à tomber des nues à la fin du roman .... comme si l’on me demandait de terminer un dîner sans dessert...
    le message de Jean-Philippe Toussaint est probablement de nous inviter à continuer de vivre nos petites vies bien réelles, à dimension humaine, au coeur des relations tissées chaque jour en famille et avec les amis.... sans chercher à prévoir l’avenir mais bien à le construire ... alors finalement, pourquoi nous parler de ce sujets pour nous laisser ainsi sur notre faim ?

  • Stephane

    L'écriture fluide, sans temps mort dans la partie polar technologique fait de La Clé USB une lecture très prenante. Mais cette intrigue peut paraître bien trop vaine une fois que le retour à l'intime, qui s'en détache, se transforme en thème principal du roman.

  • Georges-Henry Portefait

    Ça se lit vite, 3 heures dans mon cas.
    un peu trop décousu pour moi, ça manque de structure.
    Il y avait de quoi faire mieux avec les mêmes éléments
    Il a probablement écrit ce livre presque aussi vite que je l’ai lu.

  • Hanieh Raeiszadeh

    Ça fait longtemps que je n’ai pas lu un tel livre.C’est le grand retour de Jean-Philippe Toussaint au monde de la littérature.
    En lisant Toussaint, je me dis toujours: « Ah! Il y a enfin qqn qui connaît ce qui se passe dans mon esprit et dans ma vie .»

  • Jason Béliveau

    Woah, j'aime beaucoup Toussaint, mais celui-là est particulièrement fort. La fin est absolument poignante. Bref, tente pas de traîner, lisez-le, mon coup de cœur de l'année, avec Brautigan of course.

  • Gail

    boof caractères pas crédibles. sans intérêt sauf je pense que je comprends un peu mieux mining et blockchain et bitcoin...
    no interest whatsoever- nothing happens - guy goes to China, sees mining machine, goes back to work, is having a crisis, goes home, another crisis. So what?

  • Laurent

    Un roman d'espionnage technique et abscons qui a le gros défaut de ne pas avoir de fin.

  • Marie Heckenbenner

    Avec son nouveau roman Clé USB, Jean-Philippe Toussaint signe un haletant roman d’espionnage et nous plonge dans les arcanes des institutions européennes avec en toile de fond le douloureux thème du stockage et de la protection des données informatiques.
    >
    http://untitledmag.fr/rentree-littera...