Title | : | La Vérité sur \ |
Author | : | |
Rating | : | |
ISBN | : | - |
Language | : | French |
Format Type | : | Kindle Edition |
Number of Pages | : | 176 |
Publication | : | First published January 10, 2019 |
Pierre Bayard est professeur de littérature française à l'Université Paris 8 et psychanalyste. Il est l'auteur de nombreux essais dont Comment parler des livres que l'on n'a pas lus ?, traduit en une trentaine de langues.
La Vérité sur “Dix petits nègres” est le quatrième volume d'un cycle qui comprend aussi Qui a tué Roger Ackroyd ?, Enquête sur Hamlet et L'Affaire du chien des Baskerville. Ces ouvrages de « critique policière » visent à résoudre des énigmes criminelles tout en menant une réflexion sur la littérature.
La Vérité sur \ Reviews
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Je ne vois pas l'intérêt de ce livre. Tout est invraisemblable dans Les Dix Petits Nègres : la réunion de dix assassins qui sont restés impunis dans une île (qui peut prendre au sérieux un tel point de départ de roman, même policier?), le procédé du tueur en série.
Comme chaque fois dans ses romans, Agatha Christie propose une énigme qui est tout sauf réaliste. A-t-on jamais lu dans les faits divers des situations aussi invraisemblables que celles décrites par Agatha Christie? Le réalisme n'est certainement pas son objectif. Elle propose des énigmes à ses lecteurs comme un jeu tout à fait passionnant, et qu'importe si ce jeu a des faiblesses ou même parfois des incohérences. Le talent de Christie balaie tout cela d'un revers de main. -
plutôt 3.5/5 étoiles, pour cette contre-enquête ludique, même si beaucoup de personnes ne la trouvent pas nécessaire, ce que je peux comprendre - mais il existe d'autres livres qui ne sont pas nécessaires non plus et qui pourtant amusent ceux qui les lisent -
Je me suis réellement beaucoup amusée cette fois-ci en lisant Pierre Bayard, qui pour une fois ne sombre pas dans la psychanalyse pour étayer ses théories, du coup c’était totalement à ma portée. Je pense aussi que mr Bayard s’est fort amusé à développer cette théorie (comme les précédentes mais là c’est moi qui n’ai pas été amusée) -
J'avoue n'avoir pas encore lu «
Qui a tué Roger Ackroyd ? » (c'est pour bientôt), mais j'ai été séduit par «
L'affaire du chien des Baskerville » (que j'ai lu en anglais :
Sherlock Holmes Was Wrong: Reopening the Case of The Hound of the Baskervilles). À vrai dire, les deux œuvres mentionnées, avec « Dix petits nègres », sont les trois plus connues des mystères policiers de type whodunit pour lesquels la solution de l'auteur est contestable. Pour être plus précis, « L'affaire du chien des Baskerville » est le pire roman de Conan Doyle, et seule la solution de Pierre Bayard peut persuader un lecteur éduqué et rationnel.
Revenant à Mme Christie, pas mal de ses mystères mécontentent le lecteur, qui peut trouver les indices un peu forcés, et la solution trop alambiquée, contournée, tarabiscotée, imbriquée. Normalement, on aurait aimé une solution plus simple, plus élégante. Je ne connais pas la solution proposée dans le cas de Roger Ackroyd, mais pour les dix petits nègres, je trouve la solution de Pierre Bayard... un peu trop compliquée, malgré sa prétendue simplicité !
Ceci dit, il y a du bon et du mauvais dans ce livre. Une bonne chose est qu'il dresse un bilan des fameux mystères en chambre close, et dans cette analyse on y trouve des idées de lecture. Puis, vu que la solution de ce mystère, même si on la trouve satisfaisante, repose sur un élément impossible à prévoir, l'auteur se tâche de nous le présenter bien avant les autres « cinq invraisemblances au moins [qui] auraient en effet dû conduire les lecteurs à se poser quelques questions. » Voici cet élément qui m'a toujours embêté : « L’île n’est donc pas dès le départ un lieu hermétiquement clos. Elle le devient au cours du roman, comme une pièce qui se refermerait progressivement sur ses occupants. C’est cette tempête et non l’île qui enferme les petits nègres et les condamne à mort. Et surgit alors la question qui ne semble avoir taraudé aucun des lecteurs du roman depuis sa parution : comment l’assassin pouvait-il prévoir qu’il y aurait une tempête ? »
C'est le talon d'Achille du roman « Dix petits nègres », et on peut vraiment parler d’un « aveuglement général ». Le reste, tout l'échafaudage de Pierre Bayard, est à son tour contestable.
Mais les bonnes parties s'arrêtent là. Bayard perd trop de temps avec des explications qui n'étaient nullement nécessaires. Je n'avais vraiment pas besoin d'une conférence sur les illusions d’optique, le biais cognitif, le biais narratif, les formations de l’inconscient, la cécité d’inattention** (inattentional blindness), le conformisme***, le biais d’autocomplaisance, etc., etc. C'en est trop.
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Le Cygne noir : La Puissance de l'imprévisible
** le bon lien est
https://www.youtube.com/watch?v=vJG698U2Mvo
***
https://www.youtube.com/watch?v=7AyM2PH3_Qk
Oui, on nous donne même des liens YouTube (dont le premier nécessite une petite correction, que j'ai faite).
Également agaçant est le ton supérieur du narrateur-assassin. On peut entrer dans la convention que l'assassin, de personnage littéraire, devient l'auteur d'un autre texte ; mais le fait d'insister avec une arrogance et suffisance extrêmes sur ce point... cela ne se fait pas.
De même avec la prétendue clé invisible qui serait présente au moins trois fois dans le texte d'Agatha Christie. En réalité, on a cherché dans le texte tout ce qui pourrait servir dans le processus de conception d'une solution alternative ; c'est tout.
Cela va de soi, je ne dévoilerai pas la solution proposée par Bayard. Si vous voulez essayer de la trouver avant de la lire dans ce livre, lisez pour un petit indice «
A.B.C. contre Poirot » (
The A.B.C. Murders).
Mais je vous dirai quand même que cette solution n'est pas complètement satisfaisante non plus. C'est vrai, « depuis l’Antiquité l’île est un lieu qui excite l’imagination » ; et que « si tous ces spectateurs n’ont rien vu, c’est qu’ils ne regardaient pas au bon endroit » ; mais quant aux témoins qui observaient l’île... pourraient-ils tout voir ? Je ne le crois pas, et dans ce cas, la voie est ouverte vers plusieurs autres solutions.
Deux mots sur la genèse de ce livre. L'année 2018 a vu naître « InterCriPol - Revue de critique policière », une revue de « recherches universitaires sur les nouvelles voies de la critique policière ». Président d'honneur, Pierre Bayard ! À lire dans ce fanzine :
•
Lever le rideau sur Hercule Poirot quitte la scène : Agatha Christie à la lumière de Pierre Bayard
•
La mise en question de la solution du « Double assassinat dans la rue Morgue » de Poe - les 7 liens (le titre de section et les puces).
•
Réouverture de l'affaire « Ils étaient dix » (ex-"Dix petits nègres") - 16 liens dans la même page.
Ne ratez pas
le droit de réponse de Cédric Bachellerie à Pierre Bayard. Il se penche sur « la proposition que le massacre n'a pas pu être prémédité car sans la tempête les victimes se seraient jetées à l'eau et auraient regagné la cote à la nage ». L'argumentation est dans une longue vidéo, mais la solution est décevante.
Sinon, après avoir relu le roman (pas seulement le résumé fait par Pierre Bayard !), il y a une chance que vous accepteriez une solution encore plus loufoque, celle de Florian Besson :
Dix petits nègres à la lumière de l'hypothèse Thursday Next.
Une troisième solution possible, improbable mais assez plausible (quoiqu'elle ne résout pas les incongruités), dans
Le petit nègre blanc (qui est Juif).
Mais la plus logique solution est apportée par Maxime Decout dans
Dix petits suspects. L'analyse est dense, pointue, intelligente, inouïe. Pas assez simple pour qu'elle soit vraiment élégante, mais d'une finesse de l'esprit mordante et systématique, digne d'un Anthony Berkeley. C'est la solution que je préfère, et elle annule complètement l'argumentation de Pierre Bayard ! « L’ennui est alors, cela paraît assez évident, l’état de décomposition du cadavre sur lequel s’appuie la datation des décès. » ... « D’autant que le problème de la décomposition du corps s’annule à partir du moment où l’on en considère un autre : la tempête. Comment admettre que le meurtrier ait pu compter sur un événement aussi imprévisible pour empêcher les personnages de partir et réaliser son projet ? C’est tout simplement qu’il n’en avait pas besoin. Son plan devait être exécuté dans un laps de temps bien plus resserré, ne permettant pas aux victimes de se résoudre à fuir. L’arrivée de la tempête lui a seulement permis de ralentir la marche des opérations pour accroître la torture psychologique exercée sur ses proies. » Pour la solution de Maxime Decout, lisez-la, mais pas avant avoir lu le livre !
BONUS - Liste de lecture suggéré par le contenu de ce livre :
• John Dickson Carr,
Mort dans l'ascenseur = Drop to His Death (UK) / Fatal Descent (US)
• John Dickson Carr,
Celui qui murmure =
He Who Whispers
• John Dickson Carr,
Meurtre après la pluie =
The Problem of the Wire Cage
• John Dickson Carr (Carter Dickson), Passe-passe =
A Graveyard to Let
• John Dickson Carr,
Trois cercueils se refermeront =
The Hollow Man
• Paul Halter,
La Toile de Pénélope
• Paul Halter,
Le Cercle Invisible
• Paul Halter, Le voyageur du temps
• Israel Zangwill, Le Grand Mystère du Bow =
The Big Bow Mystery
• Edgar Allan Poe,
La lettre volée=
The Purloined Letter
• Edgar Allan Poe,
Double assassinat dans la rue Morgue =
The Murders in the Rue Morgue
• Agatha Christie,
Les Vacances d'Hercule Poirot =
Evil Under the Sun
• Clayton Rawson, Escamoté = Off the Face of the Earth, dans Roland Lacourbe,
Les Meilleures Histoires De Chambres Closes: Vingt Nouvelles, sinon dans
The Great Merlini: The Complete Stories of the Magician Detective, ou dans
Death Locked In: An Anthology of Locked Room Stories
Suggeré par Cédric Bachellerie :
• The Detection Club -
The Floating Admiral (roman pas traduit en français à ce que je sache, roman que j'ai lu, mais pour lequel je n'ai pas encore fait la critique ; il propose dix solutions différentes !) -
Peut-être même un 4,5.:)
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Page Facebook: Pascale Bookine
Blog: pascalebookine.eklablog.com
« Les personnages ne se contentent pas d’avoir une forme d’existence, ils bénéficient d’une marge de liberté qui les conduit à prendre des décisions différentes de celles que l’auteur avait prises à leur sujet et qu’il croyait sans appel. » ****
Partant du principe que les personnages d’une œuvre littéraire peuvent avoir une existence propre et s’écarter du rôle qui leur a été dévolu par leur auteur, Pierre Bayard s’attaque à l’un grands classiques de la littérature policière, « Dix petits nègres » (oups, pardon, « Ils étaient dix »).
Mise en garde tout d’abord : cet essai contient des spoilers non seulement du roman précité (inévitable, bien sûr) mais également d’autres romans d’Agatha Christie (« ABC contre Poirot », « Le meurtre de Roger Ackroyd » et « Les vacances d’Hercule Poirot ») et je vous conseille dès lors vivement de les lire avant d’entamer celui-ci sous peine de voir gâcher le plaisir de bonnes énigmes.
L’auteur commence par un rappel des personnages et de l’intrigue de « Ils étaient dix » et il n’est dès lors pas nécessaire de le relire si, comme moi, vous l’aviez lu il y a de nombreuses années. Le principe de l’essai est simple et original : les lecteurs et Agatha Christie elle-même ont été bernés et Pierre Bayard donne la parole au vrai coupable, relevant une série d’incohérences dans le scénario communément accepté (« Et surgit alors la question qui ne semble avoir taraudé aucun des lecteurs du roman depuis sa parution : comment l’assassin pouvait-il prévoir qu’il y aurait une tempête ? ») en proposant une solution alternative.
J’ai beaucoup aimé me replonger indirectement dans ce roman qui a été un de mes premiers grands bonheurs de lecture et en découvrir une autre analyse. L’auteur, professeur de littérature, établit également des comparaisons intéressantes avec d’autres concepts littéraires et psychologiques, que ce soient les meurtres en chambre close, le processus de biais cognitif, l’illusion d’optique ou encore la cécité d’inattention.
Petit bémol : même si elle tient la route (et s’il est sans doute le seul à y avoir pensé :)), l’explication finale proposée par Pierre Bayard peut être soumise aux mêmes critiques que celles qu’il formule à l’égard de l’originale et personnellement, je préfère celle d’Agatha ;)
Un ouvrage qui dérangera peut-être les inconditionnels mais que j’ai trouvé plaisant à lire et qui a le mérite de jeter un éclairage original sur l’une des meilleures énigmes de la littérature policière. -
Ridicule, pédant et paresseux. J'ai décidé de lire ce livre (merci d'exister, ô bibliothèques !) pour m'amuser un peu. Je ne crois pas du tout au fait de remanier un roman, des décennies plus tard, et de dire "ce n'est pas la solution, l'auteur s'est trompé, mais moi je vous l'apporte et j'ai raison". C'est manquer de modestie et de respect vis-à-vis de l'œuvre, qu'elle soit réussie ou non.
Bref, j'ai ouvert ce bouquin par pure curiosité et je suis tombée des nues par le nombre d'incohérences qui jalonne les propos de Pierre Bayard. D'abord, bien qu'il affirme utiliser les pronoms féminin et masculin pour ne pas dévoiler l'identité de son pseudo meurtier avant la fin, c'est raté : on connaît son genre car il fait des erreurs dans l'attribution des pronoms. Ensuite, il diverge sur les biais cognitifs et autres illusions d'optique. Était-ce bien nécessaire, ainsi que d'inclure un lien pour une vidéo incongrue ? Pas à mes yeux. Puis il critique le choix "facile" d'Agatha Christie de faire se jouer son roman sur une île, qui plus est inaccessible puisqu'une tempête la frappe. Or, sa solution est toute aussi "facile" puisque cette fameuse tempête sert parfaitement ses intentions. Argument fallacieux, donc. De même lorsque l'auteur critique les solutions de romans tels que Le mystère de la chambre jaune. Il a parfaitement le droit de ne pas aimer un dénouement policier, mais pas d'imposer sa vision comme quoi toute fin qui ne lui plaît pas mérite sa révision.
J'aurais tant à dire sur le contenu (creux et pitoyable, beaucoup trop imbu de lui-même) de ce livre mais je préfère me replonger dans l'ambiance des mystères de la reine du crime. Ils ont le grand avantage d'être passionnants, originaux et uniques. -
Bon... ben les revues de livres sur France culture ne disent pas toujours la verite... meme sur la verite sur dix petits negres... mais c'est pas grave, c'est un bon livre quand meme...
Bien sur le ton est totalement different de ce a quoi je m'attendais et meme si ses remarques sont bonnes, sa solution n'est franchement pas tellement plus satisfaisante que celle d'Agatha Christie...
Et d'ailleurs, si on veut aller jusqu'au bout des choses OUI il a raison, le fait de cette tempete soudaine est un brin bizarre car meme un homme qui organise tout comme le Juge ne peut guere organiser cela... meme s'il a un brin tendance a se prendre pour Dieu!
Par contre NON le fait de connaitres des meurtriers qui ont echappe a la justice n'est pas si etonnant.. J'en connais moi meme... peut etre pas autant, mais je ne les recherche pas personellement..
Et vu la nature du Juge, oui le fait que les gens se confient a lui semble un brin bizarre, mais bon... quelqu'un qui a commis un meurtre meme par personne interposee, et ne s'est jamais fait choper a besoin de se vanter a un moment ou a un autre...
Donc oui bonne lecture, amusant, fin et recherche...
mais indispensable... peut etre pas... -
Je viens de refermer La Vérité sur « Dix petits negres » de Pierre Bayard et grosse claque !
Jamais un essai ne m’avait autant plu.
Le propos: le véritable responsable du « massacre » raconté dans le ivre dnAgatha Christie nous livre enfin la solution de l’enigme!
Le propos est magistralement amené, toutes les invraisemblances pointées du doigts. Le livre est aussi le prétexte pour expliquer les mécanismes de l’inconscient et de comment nous nous avons toutes et tous été berné.e.s.
Bref, je recommande mille fois! -
Je n’ai trouvé cet ouvrage très pertinent. Le premier tier du livre n’est qu’un résumé de celui d’Agatha Christie. Ensuite, une panoplie de citations qui brisent le rythme de lecture. Elles expliquent les différents genres et procédés du roman policier. Les trente dernières pages, où le « vrai » meutrier explique comment il a procédé, sont les celles qui m’ont accrochées.
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Très distrayant. Essai astucieux qui utilise pertinemment les failles du livre.
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début prometteur mais un peu trop long
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REVIEW:
https://www.goodreads.com/review/show...
(For some reason, this book is on Goodreads twice.)
Original “Want to Read” Notes:
J’attends l’édition anglaise. Lire ce livre par Pierre Bayard - critique littéraire et psychanalyste qui j’adore - me ferait tellement plaisir. Bien que mon français ne soit pas mal, pourrais-je lire Bayard totalement pour la première fois en cette langue? …si la traduction n’arrive pas, peut-être.
(I did end up reading it in French!! Result.)