Title | : | Entre deux mondes |
Author | : | |
Rating | : | |
ISBN | : | - |
Language | : | French |
Format Type | : | Kindle Edition |
Number of Pages | : | 413 |
Publication | : | First published October 5, 2017 |
Entre deux mondes Reviews
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Ce livre m'a anéantie! m'a secouée, m'a laissée en larmes, le cœur en miettes, l'espoir et la frustration se mêlant dans ma tête.
Olivier Norek sans Victor Coste? j'étais septique! Mais maintenant que j'ai lu Entre Deux Mondes, je le félicite de tout mon cœur..car si le choix de la thématique était audacieux (voire osé), Norek s'est surpassé, il ne s'agit plus d'un polar qui sent le vécu, mais d'une réelle tragédie humaine abordée avec une sensibilité et une intelligence impressionnantes!
Ce livre est poignant, cruel, violent, limite insoutenable, mais ça déborde d'humanité..l'humain dans ce qu'il peut être de pire..et de meilleur! L'humain sans frontières de langues, de religions, de couleurs, de pays! La jungle de Calais, cet endroit "unique" qui gît entre deux mondes, qui abrite les réfugiés juste pour les empêcher d'atteindre l’Angleterre, cet "état" dans l'état, qui n'obéit justement qu'aux lois de la jungle, la loi du plus fort! Le seul endroit en France où la police ne peut pas enquêter, ni arrêter, ni intervenir!
Entre le quotidien des migrants, rêves bafoués, familles perdues, rage au ventre, droits absents...et celui des flics de Calais, désillusion, dangers, remords, frustration...le bien et le mal n'ont pas lieu d'être!
Ce livre est un précieux témoignage sans jugement, sans parti-pris, sans condamnation explicite, écrit avec beaucoup de cœur..et de sang..et de tripes! et si j'ai pleuré à plus d'une reprise ce n'était pas que de la tristesse, c'était de la compassion, de l'émotion, et de l'amour pour ces personnages qui nous font presque oublier les horreurs de la jungle!
Oui, Olivier Norek s'est surpassé, il n'est décidément plus "le flic qui écrit des histoires de flics", il est l'écrivain assumé dont le talent n'est plus à confirmer. Le style d'écriture est plus que jamais soigné, mais toujours sans fioritures..avec ce supplément d'âme, d'humain, qui vous touche et vous hante et vous bouleverse! Lisez ce roman, vous en sortirez ébranlé, secoué, mais plus humain!
Je vous avoue que, vu l'évolution de Norek d'un roman à l'autre, j'ai presque peur de lire son prochain!! -
Un libro durísimo que trata de un tema de actualidad, la inmigración.
La forma de contar la historia es descarnada, amena y hace que no puedas parar de leer.
Recomendable. -
Entre dos mundos
Una historia de migración, una huida de la guerra y la pobreza. Traficantes de seres humanos sin escrúpulos, sin piedad, no se espera a nadie.
Un destino, Pas de Calais, trampolín de entrada al Reino Unido. Un infierno donde esperar, la Jungla de Pas de Calais.
Hasta aquí llega un policía sirio huido de su país buscando a su familia… y encuentra a un niño sudanés huérfano.
La jungla es un campo de refugiados que fue arrasado en 2016 y sus ocupantes repartidos por el país. Hasta entonces había miles de refugiados esperando poder colarse al Reino Unido. Las autoridades francesas no entraban. Lo que imperaba dentro de la jungla era la ley del más fuerte.
Los hechos que se relatan están novelados sobre investigación real. Así de dura es la vida. -
En esta novela Olivier Norek nos narra diferentes historias que según avanza el libro se van entrelazando, comienza con la historia de Adam un policía sirio que actúa en la sombra para derrocar al dirigente de su país, las cosas se tuercen y decide mandar a su familia a Francia, a un campo de inmigrantes llamado La Jungla, donde el se reunirá en cuanto pueda con su mujer y su hija.
Más adelante, Adam llega a La Jungla en busca de su mujer y su hija, y allí rescatará a un niño sudanés que está siendo atacado, y al que llama Kilani, que iremos conociendo su historia poco a poco.
Por otra parte tenemos la historia de un policía francés, Bastien , que ha pedido el traslado a Calais para estar cerca de la familia de su mujer, la cual está con depresión por la muerte de su padre acaecida hace poco y al que estaba muy unida.
Adam y Bastien se conocen en relación a Kilani, y Adam le pide al policía francés que investigue si su familia se ha quedado atascada en algún otro lugar de Francia, y hasta aquí os puedo contar…..
Esta novela me ha gustado mucho, es la primera que leo de Norek y no será la última, aunque no sabría dentro de que género catalogarla. El estilo narrativo de Olivier Norek me ha encantado y queda muy claro que se ha documentado a conciencia para escribir esta novela, no le puedo poner ni una sóla pega a este libro y además no ha dejado ni un cabo suelto, todo está muy bien atado.
Todos los personajes están muy bien perfilados y profundizados con sus virtudes y defectos, pero me ha encantado el personaje de Kilani, para ser un niño de 10 años, todo lo que ha vivido, siento verdadera debilidad por él.
Es un libro que abarca diversos temas de actualidad pero prefiero no mencionaros cuales y que los vayáis descubriendo a través de este libro.
Os recomiendo muchísimo este libro. -
Durísimo. De los que desgarran y te dejan echa unos zorros. Muy bueno, pero no para cualquier momento.
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Cette lecture a su me toucher, m'interpeller, m'attendrir et me révolter. On y rencontre des personnalités attachantes, des histoires hors du commun, des parcours de vie inimaginables, de la haine, de la bêtise et de l'horreur. C'est prenant, sans jugement, d'une sincérité absolue.
http://blogclarabel.canalblog.com/arc... -
Es impresionante lo bien que escribe Olivier Norek.
En una novela que se hace muy corta, de poco más de trescientas páginas, cuenta muchas cosas y muy claras sobre el Centro de recepción de migrantes en Calais, La Jungla, y sobre la situación sociopolitíca actual de los desplazados, los migrantes, sus vivencias, sus sueños, sus esperanzas por alcanzar algún día tan soñada libertad en Yukei, sus fracasos, sus maneras de subsistir, las pérdidas de amigos, familiares, de esperanza...
Un libro que hay que leer, una novela magistral, un autor a no perder de vista.
Sencillamente, genial. -
Le meilleur livre d’Olivier Norek (et je ne les ai pas tous lu) !
Une roman cinq étoiles poignant, révoltant, authentique. Une plongée dans la Jungle de Calais, la vraie, celle qui n’est pas montrée à la télévision et qui n’est pas racontée.
Un récit nullement inventé qui nous plonge dans une violente réalité et à laquelle il faut accorder beaucoup de distance émotionnelle.
Toujours avec beaucoup de justesse, Olivier Norek nous raconte l’histoire de ces hommes, femmes et enfants qui traversent les mers et les océans pour atteindre un rêve qu’ils n’atteindront peut être jamais …
Je n’ai pas les mots pour décrire ce que ce livre m’a fait ressentir : un sentiment de colère, parfois de profonde révolte mais aussi pas mal d’espoir. J’ai retrouvé des personnages qui m’ont beaucoup touché, et qui vont rester dans ma tête pendant un long moment : Adam et sa force, sa détermination ; Kilani et sa résilience, son courage ; Bastien et sa bonté, son sens du devoir.
Merci M. Olivier Norek pour ce livre, j’espère vous rencontrer de nouveau pour en discuter avec vous ! -
Durísimo. Lo he leído con dificultad porque me costaba avanzar con tanto sufrimiento. No es una lectura fácil ni para momentos de bajón. Muy recomendable
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** NO SPOILERS **
Me debatía entre las 4 ó las 5 estrellas pero, finalmente, me decidí por las 5* porque está muy bien escrito y la novela se pasa volando. Pero también hay que decir que el tema del asentamiento de La Jungla, en Calais, es muy doloroso, con mucha violencia e injusticias, por lo que uno no se siente pletórico, precisamente, cuando termina de leer. Cierto, muy cierto que Olivier, con su saber hacer, nos hace mucho más fácil el trago.
Gran obra 100% recomendable para amantes de thrillers y de temas de refugiados y ONGs -
Un sujet brûlant qu'il fallait oser aborder. Un de ces sujets dont on ne veut pas entendre parler, qu'on préfère ignorer. Un de ces truc qu'on juge sans vraiment connaître sans doute parce quelque part ça nous fait peur...Les migrants...
Olivier Norek sort de ses "habitudes", abandonne Coste pour un instant et nous livre quelque chose de très différent.
J'ai eu dit dans d'autres chroniques que ses récits manquaient parfois d'un chouïa d'émotionnel....
Putain la vache !!! (M'excuse mon latin mais y a pas d'autre mot !) Cette fois-ci, de l'émotionnel, il n'y a que ça. Du lourd, du très lourd. A fleur de peau. Du qui te fout la boule au ventre, la larme à l'oeil. Du qui te retourne sans dessus dessous.
Il nous donne là bien plus de son expérience dans l'humanitaire que de son expérience de flic. Il nous ouvre une porte et une chose est sûre, il peut en sortir quand il veut de ses habitudes. Il peut nous livrer un truc comme ça des milliers de fois encore...Parce qu'alors là...Le père Norek (comme dirait son comparse Lebel), il nous offre un truc de ouf !!!
Je pourrai vous conter 36 blablas. Je pourrai vous faire l'éloge de ce bouquin pendant des pages et des pages mais rien de ce que je pourrai dire ou énumérer ne sera à la hauteur de l'émotion ressentie lors de cette lecture. Impossible de trouver les mots, impossible de vous décrire un tel ressenti. Trop abasourdie, trop percutée, trop hallucinée, trop dégoutée, trop horrifiée, trop....
Alors pour une fois, je me retrouve le caquet bouclé (et c'est pas souvent 😜) et je m'arrête là. Je n'ajouterai qu'une seule chose dont je suis sûre et certaine.
Lisez et vous comprendrez ! -
Ce roman m'a filé une grosse claque parce que je ne m'attendais pas du tout - du tout ! - à cette histoire. Normal, en 4e de couverture, il n'y a qu'une ligne, et je ne connaissais pas du tout l'auteur. J'ai eu envie de le lire suite à une vidéo de Carnets d'Opalyne, et je m'attendais à un thriller ou un polar avec une sombre histoire de serial killer ou quelque chose dans le genre.
Encore une fois : pas du tout !
Ce roman vous plonge tête la première dans l'univers des migrants et de la Jungle de Calais. On a d'un côté Adam, flic syrien qui veut fuir son pays et mettre sa femme et sa fille en sécurité, et de l'autre Bastien, flic français qui s'installe à Calais avec sa femme et sa fille et qui va se retrouver confronté à l'horreur de la Jungle.
Au final, thriller ? Polar ? Pas vraiment non je pense. On passe en effet bcp de temps avec les policiers de Calais, et il y a le côté enquête et interventions, mais pourtant le cœur du sujet n'est pas là du tout. Le cœur du livre, c'est l'humain face à l'impensable. L'homme qui doit se battre pour sauver sa famille ou sa propre vie face aux horreurs de la guerre et de l'exclusion. C'est extrêmement poignant, même très difficile à certains moments, mais c'est une lecture qui m'a énormément apporté. Le genre de lecture qui nous ouvre les yeux sur une réalité dont on entend vaguement parler à la télé mais dont on n'a pas vraiment conscience. Une lecture hyper importante. -
Protagonistas principales: un padre y marido, un hijo y hermano, una historia desgarradora de búsqueda, fe, esperanza y supervivencia.
Escenario: un centro de refugiados en Calais llamado La Jungla.
Efectivamente, la jungla, con la ley del mas fuerte un lugar donde a pesar de unirlos las mismas circunstancias y similares pérdidas, siempre hay quien se aprovecha de la desgracia del otro.
Un libro que acaba tal como empieza, un circulo que durante todo el recorrido te hace ver que siempre hay alguien mas desafortunado que tú pero que siempre hay alguien que quiere ayudar.
Refugiados que huyen de una guerra para caer en una lucha, la de la supervivencia.
Niños soldado a la fuerza que lo que quieren es ser amados y sobre todo poder ser niños.
Una historia de tal crudeza que en determinados momentos pone la piel de gallina, me ha dejado sin palabras el libro. Podría decir muchas mas cosas pero es mejor que lo leas tú mism@.
Más en mi blog:
https://lecturasdemarichu.blogspot.co... -
La novela es muy real, muy dura , brutal…Me ha encantado!, está muy bien narrada, los personajes están descritos con profundidad y la ambientación es tan buena que te traslada a la “La jungla” de Calais, terrible lugar cerrado en 2016, y a las otras muchas Junglas que existen en la actualidad. Las historias están muy bien documentadas y la descripción de las condiciones de vida de los desplazados, de los migrantes, es totalmente sobrecogedora. Un libro de esos pocos imprescindibles para conocer las realidades que preferimos olvidar que existen.
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Qué duro y qué necesario.
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4.50
Entre el cielo y el mar y a cinco kilómetros del centro portuario de Calais, en Francia, en un emplazamiento casi paradisíaco de dunas sedosas, hoy reserva natural, existió una de las mayores vergüenzas que ha tenido el hombre como sociedad en Europa (después han llegado muchísimas más por desgracia): se trata de ‘la jungla’ de Calais. Un supuesto campamento provisional de refugiados que debido a su proximidad con UK y el Eurotúnel—objetivo de la gran mayoría de los refugiados para solicitar asilo—, en el año 2015 se vio desbordado ante la gran primera crisis migratoria del mediterráneo. En este enclave, Oliver Norek, apartándose de la saga del capitán Victor Coste de la policía judicial del departamento de Sena-Saint-Denis, ambienta su nueva novela Entre dos mundos: un thriller político y también novela negra sobre aquella ‘jungla’ y creando una trama dura y conmovedora a la vez. Norek, que ha participado activamente en ayuda humanitaria antes de hacerse policía, nos describirá un lugar ‘entre dos mundos’ lleno de esperanza pero también de miseria y bajeza moral.
Un policía sirio huido de su país recalará en el campamento de Calais buscando a su mujer y a su hija que partieron antes que él desde Siria. En Calais...
https://www.abrirunlibro.com/2019/02/... -
Me atreví con la temática porque el autor me conquista con cada obra... y ésta no fue la excepción.
El contexto de las historias es terriblemente duro - y admito que al elegir mis lecturas suelo ser muy "cobarde" - pero la rigurosidad, elegancia y toque humano del autor consiguieron romper todas mis barreras y sumergirme en la historia por completo.
Olivier Norek se posiciona con firmeza en mi lista de autores favoritos. -
Libro con una trama dura como es la migración, pero que me encantó. Me dio tanta ternura Kilari, aun con lo fuerte que era después de todo lo que había pasado. Personajes principales duros con fuerza, y a su vez con sensibilidad y humanidad.
9/10 -
Ce livre, ce livre... ouf!
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Olivier Norek est définitivement mon auteur francophone favori 😍
Entre deux mondes est un thriller bouleversant, dévastant je dirais même... L'histoire de ces migrants qui se séparent de leur famille sans savoir s'ils la retrouveront... Ces hommes, ces femmes, ces enfants repoussés, maltraités, déshumanisés...
C'est une intrigue marquante, désolante !
Les personnes sensibles ne pourront s'empêcher de verser quelques larmes 😅
C'est un thriller réaliste, qui nous fait découvrir la face cachée de la "Jungle" de Calais.
Encore un coup de coeur pour un thriller d'Olivier Norek 😍🥰 -
Promete mucho, un buen inicio que te hace pensar en el buen rato que te espera. Pero va perdiendo fuelle poco a poco y tiene un final sensiblero que a mí edad ya no lo soporto.¿Alguien que se anime a escribir algo feroz?. Gracias.
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Vous pouvez lire mon avis sur mon blog, merci :)] -
Encore une belle claque de la part de Norek, un roman dévoré très rapidement, des larmes, de la haine, de l'amour... À lire.
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4.5 étoiles arrondies avec plaisir.
RTC -
Ce livre-ci, je l’attendais impatiemment ! Un nouveau livre d’Olivier Norek… c’est là que l’on se rend compte si sa première trilogie était juste un coup de chance ou si le monsieur a réellement du talent et de la plume. Maintenant ma lecture terminée, je peux le dire, j’aime les livres d’Olivier Norek, j’aime son style et j’irais me procurer les autres livres qu’il sortira dans le futur les yeux fermés.
Nous sortons ici de sa trilogie avec Victor Coste, je ne savais pas trop à quoi m’attendre et en même temps je ne cherchais pas non plus, je voulais juste pouvoir profiter, me mettre dans un coin et lire tranquillement pour découvrir l’histoire contée par l’auteur. Et cela a été un réel plaisir, une lecture que vous avez envie de reprendre dès que vous le pouvez, vous irez exprès aux heures de pointes à la poste pour pouvoir attendre et sortir votre livre dans la file d’attente.
Entre Deux Mondes, ce n’est pas vraiment un roman policier, ni vraiment un thriller, ce roman est, pour moi, un roman de vie. Car c’est la vie qu’il nous raconte là, simple et cruelle, belle et solidaire. Le tout bien entendu sur un fond d’intrigue policière.
Le sujet choisi est assez épineux et tellement d’actualité, j’avoue que je ne savais pas trop où l’auteur nous embarquait au cours des premières pages mais j’ai été immédiatement emporté par son récit et le réalisme des scènes (qu’il a le don de nous retransmettre). Certaines en sont vraiment bluffantes et particulièrement une scène au cours de la traversée qui m’a éblouit autant qu’elle m’a scotchée, car j’imaginais totalement la scène comme si j’y étais.
Ce roman est brillant, touchant, révoltant, mais surtout terriblement humain.
Lisez le !
message subliminale : lu !!! J'avais adoré et j'avais justement fait le rapprochement pendant ma lecture :) -
Je commence l'année 2018 par une lecture style grande claque ! un polar impossible à lâcher certes mais aussi un cri du genre "ouvrez les yeux"
et sur quoi ? certes on "entend " les actualités, on s'attriste, le ventre plein, bien au chaud parmi nos familles et amis, sur le sort des migrants ou celles des habitants des pays en guerre, mais là Norek réussi à nous faire toucher du doigt ce qu'était la jungle de Calais à travers deux êtres humains marqués : Adam l'adulte et Kilani l'enfant ainsi que le Lieutenant Bastien récemment muté.
Malgré les scènes chocs, ce polar reste essentiellement humain C'est ce qui fait sa grande force en nous obligeant sans prendre partie à réveiller nos consciences -
J'ai lu 2 fois les remerciements juste pour ne pas admettre que le livre était fini.
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Quelle claque les amis ! Un indispensable ! A lire de toute urgence.
Olivier Norek dont je découvre la plume (je sens que je vais lire les autres) nous propose ici un récit émouvant, poignant parlant d'un sujet sensible : les migrants.
Il nous plonge dans la jungle de Calais avant son démantèlement. Un endroit où Internet leur faisait miroiter la sécurité pour les femmes et les enfants avant d'atteindre le but ultime : "Youké", UK, l'Angleterre, étant l'Eldorado, la terre de tous les espoirs pour les migrants.
Un récit poignant, dur, très dur parfois qui m'a fait passer par une grande palette d'émotions.
Un récit découpé en parties : FUIR/ESPERER/RESISTER/SURVIVRE et SOMBRER... le parcours de beaucoup de migrants en somme.
Adam Sarkis et sa famille vivent à Damas. Il est flic infiltré à la Military Intelligence mais depuis le printemps arabe il résiste pour l'armée syrienne libre. Il vit et voit l'horreur et la torture imposées aux résistants du régime.
Il n'a pas le choix, il doit mettre sa famille à l'abri. Nora sa femme et Maya sa fille de six ans vont entreprendre le voyage vers l'Europe. Objectif : "la jungle" pour l'attendre en sécurité avant l'étape ultime. Il les rejoindra.
Bastien est lieutenant de police, il arrive à Calais avec sa petite famille en juillet 216 et intègre son équipe. Il veut prendre conscience de la situation. Personne ne rentre dans la jungle, les flics n'interviennent pas là-bas. Il veut se rendre compte et "apprivoiser" la jungle. Il la découvre, ses bruits, ses "villages, ses odeurs...
C'est à l'hôpital suite à une intervention qu'il croisera la route d'Adam et Kilani. Adam l'arabe qui n'a pu résister à l'horreur et a sauvé Kilani d'un viol commis par les afghans. Cet enfant soudanais ne le quittera plus.
Il y a beaucoup d'autres choses dans ce récit qui est un excellent page turner, un thriller, parfois très noir mais aussi par moment un récit de littérature blanche.
Des personnages attachants comme Ousmanne par exemple, le chef des soudanais. Olivier Norek nous décrit bien la difficulté pour la police d'agir dans ce camp car on y trouve "des réfugiés potentiels" à qui on ne donne pas de statut réel , alors à quoi bon punir, réprimer des personnes à qui on ne reconnait aucun statut.
Contradictions, oppositions entre préserver la ville et son économie (le port de Calais), le tourisme et la jungle.
Ce qui fait la force de ce récit c'est l'humanité qui s'en dégage, la véracité des propos. Chaque personnage nous est livré avec ses zones d'ombres. Nous sommes continuellement "entre deux mondes", le bien et le mal, l'horreur, la souffrance et l'espoir, la dépossession et l'abondance, l'intolérable et l'acceptable. Quelle est la frontière entre l'enfance et l'âge adulte, la violence et la solidarité.
Le style est fluide, maîtrisé, très visuel. Cela sent le terrain. Olivier Norek a d'ailleurs vécu plusieurs semaines dans la jungle et ses abords pour s'immerger, gagner la confiance des occupants et glaner leurs histoire, leurs expériences, écouter le témoignage des réfugiés mais également ceux des flics. Tout est vrai dans cette "fiction", il a romancé l'histoire qui se base sur des faits réels.
C'est un indispensable, à découvrir de toute urgence.
Merci beaucup à Alain et aux éditions Michel Lafont pour cette poignante découverte. J'ai hâte de découvrir les autres récits de l'auteur.
Ma note : sans équivoque un immense coup de coeur ♥♥♥♥♥
Les jolies phrases
C'est normal d'être parano, houbbi, tu es une poule déguisée en renard parmi les loups.
Il ne pourrait pas sauver son pays. Seules sa femme et sa fille comptaient à présent. Il allait quitter la Syrie par tous les moyens possibles. Et que ceux qui diraient qu'il aurait pu se battre pour aider son peuple aillent se faire foutre. Ou viennent à sa place, dans ce hangar surchauffé, recenser des suicidés aux pieds brûlés et aux dents arrachées.
Cherchez pas, ça n'existe nulle part ailleurs et dans aucun texte de loi. C'est du fait maison Calais, spécialité locale. En gros, avec ce statut bâtard, on ne peut pas les interpeller. Logique, si on refuse de les intégrer à la France, ce n'est pas pour les faire rentrer dans le système judiciaire. Mais on ne leur donne pas non plus la qualité complète de réfugiés, sinon, il faudrait s'en occuper. Donc avec cette appellation de réfugiés potentiels, ni on ne les arrête, ni on ne les aide. On les laisse moisir tranquilles en espérant qu'ils partiront d'eux-mêmes.
Coincés entre la vie terrestre et la vie céleste. Comme bloqués entre deux mondes. Ils me font penser à eux, oui. Des âmes, entre deux mondes.
Nous devenons des monstres quand l'Histoire nous le propose. Nous réussissons même à trouver des ennemis parmi nos propres frères.
- Tous ces migrants, là, c'est comme s'ils fuyaient un assassin en série, qu'ils frappaient à notre porte et que nous, on faisait semblant de pas entendre.
- D'accord, sauf qu'ils sont dix mille à toquer. Et avec le phénomène d'aspiration, si on ouvre pour ceux-là, dix mille autres se présenteront, puis dix mille autres.
- Je sais, mathématiquement, ça tient, mais humainement, ça bloque toujours...
Tu ne sais pas grand chose de moi, Adam, et c'est bien comme ça. J'étais soldat. J'ai tué des hommes, et d'autres qui ne l'étaient même pas encore. Je n'ai pas eu le choix. Mais eux aussi avaient un père, qui doit me haïr, ou me chercher. Ca n'a pas de fin. Nous sommes tellement de personnes différentes dans une même vie. Père, assassin, ami.
Les enfants heureux doivent imaginer leurs monstres, planqués sous le lit. Au cours de sa vie, Kilani en avait affronté de nombreux, et ceux-là ne se cachaient pas.
https://nathavh49.blogspot.be/2017/12... -
J'ai passé mon dimanche avec Olivier Norek, plongée dans "Entre deux Mondes" jusqu'au cou.
Vu les critiques déjà parues sur ce livre, je n'ai pas été la seule à partager cette expérience.
On ne peut pas dire que le livre vous laisse un sentiment de plénitude, on ne rêvasse pas en baillant au soleil, on ne lit pas une ligne sur deux ou en transversale.
On lit tous les mots, on s'arrête, on surligne, on prend des notes et on réfléchit... beaucoup... et constamment.
La jungle de Calais, je l'ai découverte dans ma télévision, comme beaucoup d'entre vous.
Les infos principalement, les témoignages des Calaisiens aussi quelque fois; témoignages si l'on peut dire, il serait plus juste de parler de révolte, de ras-le-bol, de sentiment d'injustice, laissés isolés, abandonnés devant un problème insurmontable. Se retrouver avec des milliers de migrants dans sa commune, ça ne doit pas être facile à vivre.
C'est en revanche très facile d'avoir une opinion derrière son petit écran.
On juge aisément, presque naturellement.
Ils se sont déshumanisés ces Calésiens, non?
Leur coeur s'est transformé en pierre, pas vrai?
Ne sont-ils pas devenus un peu racistes? Ils se retrouvent avec des migrants qui viennent de pays dont on ne veut pas parler, de pays qu'on voudrait rayer de la carte, de pays qui accouchent de terroristes en puissance.
Où est donc passée leur bienveillance à l'égard du genre humain ? Comment peut-on devenir aussi insensible à la douleur de son prochain ? Pourquoi chacun n'en prend pas un chez lui ?
Et si personne ne les aide, que vont-ils devenir ?
Et puis, on comprend.
On comprend qu'il y a toujours deux façon de voir les choses, rien n'est tout noir ou tout blanc.
Au fil des pages, quand Olivier raconte, on comprend mieux l'impuissance des forces de l'ordre, la résignation de la population, la cruauté du camps, la barbarie des hommes obligés de vivre ensemble, et en conséquence, la révolte de ces habitants qui se retrouvent devant le fait accompli, incapables de faire quoi se soit pour venir à bout de cette situation cornélienne.
La scène d'entrée est d'une brutalité psychologique terrible, un choix impossible pour une mère dont la fonction première est de protéger son enfant. Serrée contre 271 migrants dans un canot de fortune, pour rejoindre l'Italie, Nora tente désespérément d'étouffer les accès de toux de sa fille, pour éviter le pire, se faire repérer par les passeurs.
Mais le verdict tombe, froid, indifférent.
-"Ta petite tu dois la jeter."
La jeter. Par dessus bord, au milieu de l'océan.
"Tu dois la jeter"
C'est avec cette scène surréaliste de préambule qu'Olivier Norek nous agrippe sur-le-champ, car cette femme, vous, moi, on s'y voit, on se retrouve nous aussi devant ce choix impossible, jeter la chair de sa chair par dessus bord pour en sauver 271 autres.
Plusieurs axes centraux sont développés dans ce roman à travers 5 grandes parties :
Fuir : Pourquoi fuit-on son pays ? Quels dangers peuplent notre quotidien pour que tout quitter apparaisse comme l'ultime solution ?
Espérer : A quoi va ressembler la vie que l'on vient chercher ailleurs ? Sera-t-elle meilleure que celle qu'on a laissée derrière soi ? Quels sont nos rêves à venir ?
Espérer que l'on puisse se retrouver tous à Calais, après plus de 5000 kilomètres de voyage, sains et saufs, malgré les conditions de vie ignobles desquelles on ignore encore tout.
Espérer qu'en aidant les autres, on puisse s'aider soi-même et reconstruire sa famille.
Résister : Contre le système, contre son gouvernement qui a laissé s'installer, grandir, prospérer cette zone de non-droit qu'on a appelé la jungle de Calais.
Les policiers, chargés de maintenir l'ordre n'ont aucun axe de manoeuvre, ils doivent simplement "essayer de tenir la ville à flot. On joue aux épouvantails, je vous ai jamais dit que c'était du bon boulot de police".
Ils sont obligés de se blinder psychologiquement pour tenir.
"Si on les appelle les zombies (terme qui renvoie aux migrants), c'est pour les déshumaniser, parce que notre seule mission c'est de tirer sur des hommes, des femmes et des gosses qu'on devrait normalement protéger (...). On passe nos soirées à les allumer comme des lapins. c'est de la chasse, rien de plus, sauf qu'on ne ramène pas de gibier"
Survivre : Il faut apprendre à vivre dans cette jungle, cohabiter au milieu de populations rivales, qui ne peuvent pas se comprendre, ni s'accepter, au milieu des rats, de la crasse, des maladies, de la faim, des toilettes pleines d'excréments qui débordent.
Apprendre à survivre en tant que flic, impuissant, parce que légalement on n'est pas autorisé à intervenir, juste maintenir un semblant d'ordre social.
Sombrer : Cette dernière partie est celle qui m'a laissée définitivement sur le carreau.
Je n'avais pas anticipé tant de dureté dans cette fin de roman. J'espérais sans doute plus de clémence de l'auteur par rapport à une vérité que je ne voulais pas entrevoir : parfois on ne se comprend pas, tout simplement parce qu'on ne peut pas se parler, on ne communique pas dans la même langue ou on a tout simplement la langue coupée...
On reste sur un énorme malentendu qui nous brise, l'un et l'autre, à croire des vérités qui ne sont que les nôtres sans connaitre les vérités de l'Autre.
Oliver Norek a fait vaciller mes certitudes sur ce que je croyais n'être qu'un banal fait divers, trop loin de chez moi pour que cela m'affecte véritablement, pas assez loin pour l'ignorer.
J'ai pris une sacré claque à regarder par l'autre bout de la lorgnette.
J'ai dû me regarder bien en face pour mesurer ce que j'avais préféré ignorer de notre société, par paresse ou lâcheté, et me poser la question du "et toi, tu aurais fait quoi ?"
La déshumanisation de certains personnages met en exergue la profonde humanité de certains autres, ceux qui y croient encore et veulent être une pièce maitresse dans un sursaut vers le changement. Ne rien faire ne peut pas être une solution.
"Tu comprends pas que si on ne fait rien, on ne va pas se le pardonner ? Tu réalises qu'on n'a pas le choix ? C'est facile d'oublier quand ça passe aux infos, mais quand ça débarque dans ton propre salon ??".
Et de terminer par
"A la fin, il faudra regarder tout ce qu'on a accepté de faire. Et ce jour là, je refuse d'avoir honte" (...) Je vois qu'on a beaucoup réfléchi à trouver comment ne rien faire".
C'est un livre d'une puissance rare, où tous les sentiments se mélangent, où l'on a des certitudes, puis où l'on vacille. Mais on y reste suspendu, tout le long, presque sans respirer, happé, empoigné par Olivier qui nous force à regarder la vérité en face.
Il a signé d'une main de maitre un roman qui ne peut laisser indifférent et auquel on réfléchit longtemps après l'avoir refermé... peut-être par amertume, par honte ou grâce à cette petite note positive qui clôture cet ouvrage.
Précipitez-vous, ne passez pas à coté de ce livre qui vous ouvre le yeux.
C'est incontestablement l'un des grands livres de cette fin d'année 2017.