Un silence religieux: La gauche face au djihadisme by Jean Birnbaum

Un silence religieux: La gauche face au djihadisme Reviews

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  Naim Frewat

  I loved this book. Without going into islamophobia, the writer compares the engaging power of Islamic teachings and sacred books among the immigrant population of France and the disillusioned enthusiasm for the cause of the working class that the French Left no longer realizes is slipping away from them.
  The writer goes to show that the French Left should not be surprised by its loss of electoral base among the immigrant population since its discourse -completely secular and, at times, anti-religious- cannot engage -was never quite able to engage- the muslim immigrant community in France. Drawing from historical accounts of the Algerian war of independence, the English politics, marxist philosophy and modern writings, I found that the writer is offering an eye-opener book to the current French left.
  The book is well-researched, drawing from the archives of Le Monde, and other sources -sometimes unpublished- both French and middle eastern scholars. I highly recommend it.
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  DonJulio

  Cet essai, documenté et instruit, est extrêmement intéressant par plusieurs aspects.
  
  Tout d'abord, il retrace dans les grandes lignes l'histoire de la Gauche, et comment elle s'est construite idéologiquement par rapport à la religion. L'auteur pointe un aspect dont je n'avais pas conscience : le caractère messianique de l'espérance portée par la gauche (la révolution) est fortement religieux. Aussi, bien que profondément laïcarde, la gauche française est non seulement construite sur les valeurs judéo-chrétiennes mais aussi surtout sur un message politique fortement teinté de spiritualité. L'auteur démontre d'un même élan que cette ambiguïté, voire ce paradoxe, est largement inconsciente mais se niche au cœur du conflit qui parcourt la gauche pour traiter de front le politique et le religieux. D'où l'incapacité de la gauche à concevoir, aborder, analyser et traiter le sujet de l'islamisme, qui est de l'ordre du théologico-politique.
  
  Voici donc le deuxième aspect passionnant du livre: il retrace aussi, de façon simple et synthétique, les grands principes de l'islam pour rappeler qu'il s'exprime sous deux formes tout à fait différentes. Rappel primordial. Il y a deux islams: l'islam spirituel et l'islam législatif, ce dernier ayant pris le pas sur le premier partout dans le monde, ce qui explique la période actuelle de djihadisme actif, qui cible l'Europe notamment et la France en particulier.
  
  L'auteur explique alors ce qui se joue actuellement : le système théologico-politique sous-jacent à l'islam est devenu le seul désormais à proposer une internationale, un universalisme mondial, une espérance palpable et une alternative à l'impérialisme et au capitalisme tant honnis. Ainsi, partout où la politique (la révolution / la Gauche) a failli, c'est la religion (l'islam) qui a fleuri.
  
  D'une certaine manière, et c'est la thèse de l'auteur, la Gauche se fait donc supplanter par l'islamisme sur de nombreux fronts dont elle se réclamait historiquement, faute de pouvoir penser de paire la politique et la religion. C'est cette incapacité à voir le spirituel dans le politique qui expliquerait le crépuscule de la gauche et dans l'immédiat, son silence. Ici, je trouve l'auteur plutôt indulgent car s'il évoque du bout des lèvres le paternalisme ou le confort moral, les autres enjeux expliquant ce silence ne sont pas du tout abordés : clientélisme, vanité, ignorance (parfois crasse), refus de voir ou de s'informer sur ce qui se passe ailleurs dans le monde et d'en tirer des conclusions politiques ou géopolitiques, paresse intellectuelle...
  
  Ce silence de principe (idéologique et/ou de confort) de la gauche face au djihadisme n'est malheureusement pas que passif: c'est aussi un tabou qui impose le silence à tous. La laïcité en est l'une des victimes principales au quotidien.
  
  Ce silence n'est aussi malheureusement pas un fait très nouveau.
  Il y a eu le silence face au stalinisme.
  Il y a eu le silence face au maoïsme.
  Il y a eu le silence face aux nationalismes arabes, à commencer par le nationalisme algérien.
  Il y a eu le silence face aux Khmers Rouges...
  
  Tant de systématisme et de constance dans les compromissions, les concessions ou pire les justifications et les excuses des totalitarismes les plus effroyables peut interroger sur ce que la Gauche défend vraiment. Quelles sont donc dans ces circonstances les valeurs encore incarnées de nos jours par la Gauche et justifient-elles tous les moyens, même ceux qui impliquent de jouer avec le feu...
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  Hugues

  Attention, il ne faut pas se méprendre, le but de
  Un silence religieux: La gauche face au djihadisme n'est pas d'analyser le phénomène jihadisme, ou plutôt c'est de rappeler que la religion en est une cause première, sans toutefois faire de l'Islam une religion de terroristes (ces derniers ne sont pas d'ailleurs perçus comme la seule expression du jihadisme), mais sans non plus affirmer qu'il n'y a aucun rapport entre l'islam et le jihadisme terroriste. Au contraire,
  Jean Birnbaum reproche à la Gauche de nier ce rapport et le but de ce livre est bien de comprendre pourquoi la Gauche nie cela et en quoi elle se trompe. Il en découle un (trop) long chapitre sur Marx et la religion. Je reprocherais à ce livre de rester trop dans la théorie et le passé fut-il immédiat, sans émettre d'idées pour l'avenir.
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  Marie Bouteille

  Une analyse intéressante qui part du principe que l'on a tendance à minimiser l'extrémisme religieux car on a toujours pensé que la ferveur religieuse n'était qu'un symptôme de mal-être facilement guéri par des avancées sociales, à tort. Par moments, je pensais d'ailleurs à Sapiens : finalement, les systèmes politiques, économiques ou religieux ne sont que le fruit de l'imagination de l'Homo Sapiens. Mais ils sont tous fondés sur les mêmes principes de règles de vie.