La Belle et la Bête / L'oiseau bleu by Jeanne-Marie Leprince de Beaumont


La Belle et la Bête / L'oiseau bleu
Title : La Belle et la Bête / L'oiseau bleu
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ISBN : 2013224400
ISBN-10 : 9782013224406
Language : French
Format Type : Paperback
Number of Pages : 96
Publication : First published July 16, 1949

Venue se livrer à la Bête pour sauver son père, la Belle finit par aimer le monstre qui se révèlera alors être un beau prince ensorcelé... Tout le monde connaît l'une ou l'autre des adaptations de ce célèbre conte sous forme de film ou de dessin animé. L'histoire imaginée par Madame de Beaumont est devenue mythique. Elle glorifie la "beauté intérieure" qui peut exister dans l'être le plus laid, voire terrifiant, et la valeur de ceux qui, comme la Belle, savent aller au-delà des apparences. Une histoire à vocation édifiante, donc, qui doit son succès au sujet comme à la manière dont il est traité : le merveilleux est constamment présent, et la structure du récit, avec la succession d'épreuves dont l'héroïne doit triompher, reprend celle des récits traditionnels. Un très beau texte devenu un grand classique. --Pascale Wester


La Belle et la Bête / L'oiseau bleu Reviews


  • Yann





    Cet ouvrage contient deux contes du XVIIème siècle et XVIIIème: le premier est le remaniement de La Belle et la Bête, originalement écrit par
    Mme de Villeneuve, et réécrit ici par Mme Leprince de Beaumont : c’est cette dernière version qui est la plus connue, et a connu nombre d’adaptations tant au théatre, qu’au cinéma et à l’opéra. Le second est l’Oiseau Bleu de la baronne Marie-Catherine d’Aulnoy.

    La Belle et la Bête est ici sensiblement plus court, et réduit à la première partie du conte original. Les développements oiseux qui s’étalaient interminablement chez Mme de Villeneuve ne nous manquent guère. Ce qui frappe le lecteur, c’est le changement de perspective : il ne s’agit plus tant de décrire de manière voilée la situation de l’époque, mais plutôt de faire une œuvre morale édifiante, idéalisant la relation amoureuse. La Belle devient un modèle canonique de vertu supérieur à l’original, prévenant toutes les situations par une grande douceur, et une grande charité chrétienne, mais aussi une sagesse au dessus de son age (et de son sexe aurait perfidement ajouté un auteur de l’époque), préférant en toute circonstance l’étude, le travail, l’altruisme aux enfantillages et vanités de ses soeurs. La Bête également, change du tout au tout : au lieu du monstre vraiment infâme de l’original, la créature prend ici une attitude bien différente à l’égard de la Belle : il est infiniment plus humble, craintif, respectueux, et le moindre motif d’inquiétude le plonge dans un trouble qu’il manifeste par de pitoyables marques de chagrin. Cette crainte respectueuse, cet air pâle, ce manque d’appétit et de sommeil, cette dévotion sont une signe évident d’amour qui ne manquent pas de toucher la Belle dès leur premier entretient, et quoiqu’elle ait la franchise d’avouer que sa laideur ne le lui permet pas de l’épouser, elle finit par remord à céder à la bête, sans suivre aucun conseil paternel comme dans l’original. C’est assez remarquable de voir qu’en gardant pratiquement les mêmes circonstances, on change un conte presque de fond en comble.



    L’oiseau bleu est un conte dans lequel l’auteur raconte en partie les malheurs de sa vie : celle des suites funestes d'un mariage malheureux, formé par la politique et le calcul plutôt que l'amour. Un roi perd sa femme, une femme perfide profite de son chagrin pour s’insinuer dans son cœur, et prend un empire si considérable sur sa faiblesse qu’elle en vient à vouloir placer la propre fille à la place de l’ancienne fille légitime de la première reine. La fille de la marâtre, nommée Truitonne, car elle est plus repoussante qu’un cochon, est aussi affreuse que Florine, la première fille, est adorable. Bien sûr, lorsqu’un roi charmant vient à passer par là, toutes les machinations de la marâtre pour caser sa fille avec le prince se heurtent à la l’inclination de ce dernier pour le véritable objet de ses désirs. Il faut vaincre mille difficulté en usant de mille ruses pour que l’amour triomphe finalement, sur les prétentions impies de l’ambition et du mensonge.

    Accablé d’un cruel malheur,
    En vain l’on parle et l’on raisonne ;
    On n’écoute que sa douleur,
    Et point les conseils qu’on nous donne.
    Il faut laisser faire le temps
    Chaque chose a son point de vue ;
    Et, quand l’heure n’est pas venue,
    On se tourmente vainement.


    Tous ces contes, écrits par des femmes sous l’ancien régime, sont autant de manières voilées de décrire leurs existences, mais aussi de dénoncer la condition qui est la leur, dans une société patriarcale où elles restent toute leur vies dépendantes d’un père ou d’un mari, à moins de devenir veuves ou religieuses. Partout un même message : la critique du mariage forcé. « Aimes qui t’aime » répète le Bel Inconnu qui apparaît en songe à la Belle dans le conte de Mme de Villeneuve, Préfère la vertu d’un amour authentique aux charmes mensongers et inconstants de la beauté et du bel esprit dans la version de Mme de Beauprince, et même plainte dans l’oiseau bleue : partout, on dénonce que l’argent, l’ambition, la condition sociale et la soumission aux vœux des parents viennent déranger les vœux de la nature, et provoquent ainsi des malheurs sans nombre.

  • Mathilde

    C'était une relecture pour moi, mais je l'ai aimé comme si je la découvrais pour la première fois !

  • Etienne

    La Belle et la Bête est un conte assez classique, mais que je n'avais jamais lu. Morale et schéma narratif des plus classiques, l'histoire demeure belle et intéressante et offre une possibilité de discussion sur les valeurs morales avec les petits. J'ai bien aimé!