Title | : | Les Chimères |
Author | : | |
Rating | : | |
ISBN | : | 1874320225 |
ISBN-10 | : | 9781874320227 |
Language | : | French |
Format Type | : | Paperback |
Number of Pages | : | 64 |
Publication | : | First published January 1, 1854 |
Les Chimères Reviews
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A mystery of love inhabits metal;
"All things feel!"
And all sway humankind.
Golden Lines
Though I'm absolutely lost with these, a set of vaguely connected short poems, it's being lost in a good way. Like when you know there's a lot more there than you are getting, but you're getting reliable indicators that there's a reason to be there.
You get the feeling that Nerval is absolutely lost, too, though lost differently in a dervishy, spinning, oceanic, love-you-madly sense.
As the biographical details emerge, there is reason for everything. As with Baudelaire and Poe, Nerval lived in unconventional terms, scandalous and louche, constantly haunted by lost loves, visions, fevers and flights of a driven imagination. The touchstones of his work are hardly of the Industrial Age in France...
"The poems use older, pre-classical systems, and particularly those of Egypt and the Nile, where Nerval had also travelled in the summer of 1843 ... a theory in his essay "Isis", one of Les Filles du Feu, that Classical and Egyptian mythology combined to produce many of the doctrines of Christianity--in particular the biblical idea of the Garden of Eden (or Golden Age), the resurrection of Christ (Osiris and the fertility gods of the Nile), and the mediating role of the Virgin Mary (Isis or the Mother Goddess). The passionate hope that modern man may somehow return to the springs of such religious beliefs, and that l'antique semence may bear fruit again, and redeem a materialistic world .. is one of the master themes of the Chimères." (Richard Holmes in afterword).
I'm wanting to gently poke around in the damp undergrowth of the Symbolist era; without French at my disposal that means all translated texts, and secondary sources in English. That's okay, this needs looking into.
(Worth saying too that the idea of Voyage en Orient (1851) wherein Nerval takes us with him on a journey to the East.. sounds tantalizing.)
Metal, you say, Gérard ? Wow. -
los Vers Dores lo rescatan bastante pero no es este el estilo de poesìa que me interesa. mucha referencia y los versos no resplandecen entre tanto desconcierto.
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DELFICA
Ty přece, Dafné, znáš tu starou romanci
ve stínu smokvoňů, pod bílým vavřínem,
kde stříbro oliv sní v zamženém listí svém,
tu píseň milostnou, vždy počínající.
Poznáváš starý chrám, tichý dvůr se sloupy,
chuť hořkých citrónů, v něž vtisklas zuby bílé,
jeskyni, osudnou pro hosty pošetilé,
kde hada, jež přemožen, prastaré sémě spí?...
Vrátí se bohové vždy oplakávaní!
Čas přivede zas zpět jasný řád dávných dní;
slyš, země vydechla věštěckou nápověď...
Zatím však věštkyně, na tváři měkký stín,
usnula pod jedním z oblouků zřícenin
- a přísné sloupoví nic nerušilo teď. -
«En cherchant l'oeil de Dieu, je n'ai vu qu'un orbite
Vaste, noire et sans fond, d'où la nuit qui l'habite
Rayonne sur le monde et s'épaissit toujours»
«Cercando l'occhio di Dio, solo un'orbita ho visto
vasta, nera e senza fondo; d'onde la notte che l'abita
s'irradia sul mondo e diventa più spessa» -
Mystical censer and regard through a bombard of references classical and not. It rises fragrant. Peep Jay's postscript reply.
Takeaway:Often a God lives in obscure things hid;
And like an eye at birth veiled by its lid,
Under the skin of stones a pure soul grows! -
Bellos poemas en torno a diferentes figuras religiosas y míticas principalmente grecorromanas aunque también cristianas.
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Le Christ aux Oliviers
I
Quand le Seigneur, levant au ciel ses maigres bras
Sous les arbres sacrés, comme font les poètes,
Se fut longtemps perdu dans ses douleurs muettes,
Et se jugea trahi par des amis ingrats ;
Il se tourna vers ceux qui l'attendaient en bas
Rêvant d'être des rois, des sages, des prophètes...
Mais engourdis, perdus dans le sommeil des bêtes,
Et se prit à crier : "Non, Dieu n'existe pas !"
Ils dormaient. "Mes amis, savez-vous la nouvelle ?
J'ai touché de mon front à la voûte éternelle ;
Je suis sanglant, brisé, souffrant pour bien des jours !
"Frères, je vous trompais. Abîme ! abîme ! abîme !
Le dieu manque à l'autel où je suis la victime...
Dieu n'est pas ! Dieu n'est plus !" Mais ils dormaient toujours !...
II
Il reprit : "Tout est mort ! J'ai parcouru les mondes ;
Et j'ai perdu mon vol dans leurs chemins lactés,
Aussi loin que la vie, en ses veines fécondes,
Répand des sables d'or et des flots argentés :
"Partout le sol désert côtoyé par des ondes,
Des tourbillons confus d'océans agités...
Un souffle vague émeut les sphères vagabondes,
Mais nul esprit n'existe en ces immensités.
"En cherchant l'oeil de Dieu, je n'ai vu qu'une orbite
Vaste, noire et sans fond, d'où la nuit qui l'habite
Rayonne sur le monde et s'épaissit toujours ;
"Un arc-en-ciel étrange entoure ce puits sombre,
Seuil de l'ancien chaos dont le néant est l'ombre,
Spirale engloutissant les Mondes et les jours !
III
"Immobile Destin, muette sentinelle,
Froide Nécessité !... Hasard qui, t'avançant
Parmi les mondes morts sous la neige éternelle,
Refroidis, par degrés, l'univers pâlissant,
"Sais-tu ce que tu fais, puissance originelle,
De tes soleils éteints, l'un l'autre se froissant...
Es-tu sûr de transmettre une haleine immortelle,
Entre un monde qui meurt et l'autre renaissant ?...
"O mon père ! est-ce toi que je sens en moi-même ?
As-tu pouvoir de vivre et de vaincre la mort ?
Aurais-tu succombé sous un dernier effort
"De cet ange des nuits que frappa l'anathème ?...
Car je me sens tout seul à pleurer et souffrir,
Hélas ! et, si je meurs, c'est que tout va mourir !"
IV
Nul n'entendait gémir l'éternelle victime,
Livrant au monde en vain tout son coeur épanché ;
Mais prêt à défaillir et sans force penché,
Il appela le seul - éveillé dans Solyme :
"Judas ! lui cria-t-il, tu sais ce qu'on m'estime,
Hâte-toi de me vendre, et finis ce marché :
Je suis souffrant, ami ! sur la terre couché...
Viens ! ô toi qui, du moins, as la force du crime!"
Mais Judas s'en allait, mécontent et pensif,
Se trouvant mal payé, plein d'un remords si vif
Qu'il lisait ses noirceurs sur tous les murs écrites...
Enfin Pilate seul, qui veillait pour César,
Sentant quelque pitié, se tourna par hasard :
"Allez chercher ce fou !" dit-il aux satellites.
V
C'était bien lui, ce fou, cet insensé sublime...
Cet Icare oublié qui remontait les cieux,
Ce Phaéton perdu sous la foudre des dieux,
Ce bel Atys meurtri que Cybèle ranime !
L'augure interrogeait le flanc de la victime,
La terre s'enivrait de ce sang précieux...
L'univers étourdi penchait sur ses essieux,
Et l'Olympe un instant chancela vers l'abîme.
"Réponds ! criait César à Jupiter Ammon,
Quel est ce nouveau dieu qu'on impose à la terre ?
Et si ce n'est un dieu, c'est au moins un démon..."
Mais l'oracle invoqué pour jamais dut se taire ;
Un seul pouvait au monde expliquer ce mystère :
- Celui qui donna l'âme aux enfants du limon.